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R.Da. , modifié à
Le ministre de l'Intérieur et plusieurs syndicats de police dénoncent la campagne lancée par la CGT. Interrogé par Europe 1, Romain Altmann, secrétaire général Info'Com CGT "assume" cette affiche. 
INTERVIEW

La polémique continue d’enfler autour de l’affiche diffusée par le syndicat Info'com CGT (salariés de l’information et de la communication), dénonçant les violences policières pratiquées, selon eux, contre les opposants à la loi Travail. Sur cette affiche mise en ligne le 16 avril, et titrée "la police doit protéger les citoyens et non les frapper", on peut voir notamment une matraque de CRS et un insigne de police au-dessus d’une flaque de sang. 

Une affiche "un peu acide". "L’objectif de cette communication, que l’on assume, c’est de dénoncer des forces de l’ordre qui réagissent à un certain nombre d’ordres, ou en tous cas de consignes du pouvoir en place, et qui n’est pas sans lien avec la mobilisation qu'actuellement la CGT, et d’autres, font contre la loi Travail", a expliqué Romain Altmann, secrétaire général Info'Com CGT au micro d’Europe Midi.

Il concède néanmoins qu'il s'agit d'une affiche "un peu acide et qui se veut provocante". "Il faut reprendre l’ensemble de la communication. Le cadre de cette affiche n’est pas général et générique mais s’apparente aux différentes mobilisations", insiste-t-il, précisant que son syndicat n'envisageait pas pour le moment de la faire retirer. 

Des forces de l'ordre mobilisées. Au moins deux syndicats de police ont déjà dénoncé ce visuel. La SCSI-CFDT évoque une "affiche de la honte", et Synergie un "appel abject à la haine" des forces de l’ordre. "On est engagé sur les manifestations contre la loi El Khomri, dans la lutte contre le terrorisme... Les policiers n’ont de cesse de sécuriser la population", rappelle Audrey Colin, délégué générale de Synergie officiers. "Et qu’est-ce que l’on voit sur cette affiche ? Certains appellent à la violence contre la police. C’est incompréhensible", déplore-t-elle.

La colère du ministre. La démarche d’Info’com CGT n’a pas manqué non plus de provoquer l’ire du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui, dans un courrier, à dénoncé une campagne "choquante". "On lui répond que les faits constatés dans les récentes mobilisations sont tout autant choquants", lance Romain Altmann. Ce dernier pointe "des brutalités qui, à nos yeux, sont excessives", et "affirme" qu’il existe une répression policière contre les opposants au projet de loi de Myriam El Khomri. "Je peux vous dire que l'on a un certain nombre de remontées, des jeunes en particulier mais aussi des manifestants CGT dans les différents rassemblements, et pas qu'à Paris, qui sont victimes de ces excès ", assure le responsable syndicaliste.