Le patron du patinage français Didier Gailhaguet s’est défendu mercredi lors d’une conférence de presse. En pleine tourmente depuis les révélations de violences sexuelles dans le monde du patinage, le président de la fédération des sports sur glace s’est défendu en ciblant la ministre des sports Roxana Maracineanu et en expliquant qu’il n’avait "absolument pas protégé" Gilles Beyer, un des entraîneurs accusés de viols. Après le choc causé par les accusations de Sarah Abitbol et de plusieurs patineuses la semaine dernière, Didier Gailhaguet avait été convoqué en urgence lundi par Roxana Maracineanu pour avoir des explications.
"Une ministre moralisatrice"
Cette dernière avait demandé sa démission et annoncé l’ouverture d’une enquête administrative, soutenu par le gouvernement. Une hypothèse écartée par Didier Gailhaguet. Il a annoncé dès mardi qu’il ne prendrait aucune décision avant la fin de l’inspection. Mardi soir, quatre des seize membres du bureau exécutif de la Fédération ont démissionné, en désaccord avec le maintien à son poste de Didier Gailhaguet.
"Madame la ministre ne m'a pas entendu, elle est drapée dans ses certitudes", a déclaré le président lors d'une conférence de presse, évoquant pêle-mêle "une fédération accusée, une ministre moralisatrice et des opportunistes de circonstances que l'on n'a pas vus dans les patinoires depuis 10 ans".
Le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) a par ailleurs pointé qu'un cas d'abus sexuel avait touché le club de natation de Clamart (Hauts-de-Seine), celui de la ministre des Sports Roxana Maracineanu, ancienne championne du monde.
"Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer"
Pour sa défense, le président de la FFSG a affirmé qu'il avait lui-même demandé une enquête administrative au ministère des Sports, en 2000, sur l'entraîneur Gilles Beyer, à l'époque déjà controversé, et désormais accusé de viols par Sarah Abitbol. "Savez-vous qui l'a demandé ? C'est moi", a-t-il affirmé.
"Je n'ai absolument pas protégé Gilles Beyer", a-t-il souligné, affirmant avoir appris les accusations de viols "il y a une semaine et demi", pour des faits remontant à plus de 20 ans. Sur ces faits, Didier Gailhaguet a également déclaré : "Je n'ai pas de mots pour décrire mon dégoût".