Edouard Durand est le co-président de la Ciivise. 6:43
  • Copié
, modifié à
Invité dimanche d'Europe 1, Édouard Durand, juge et co-président de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, a rappelé que 70% des plaintes pour violences sexuelles sur les enfants sont classées sans suite. Et insiste sur l'importance du travail qu'il reste à fournir en la matière. 
INTERVIEW

En un mois, elle a recueilli plus de 4.000 témoignages de victimes d'inceste. Après un appel aux victimes lancé le 21 septembre, la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (Ciivise) a entamé un tour de France pour encourager le débat et la prise de parole sur ces violences. Un premier avis doit être rendu mercredi, rappelle sur Europe 1 son co-président, le juge Édouard Durand. Invité de Jean-Pierre Elkabbach dimanche, il appelle à fournir "un travail colossal pour lutter contre l'impunité des agresseurs", alors que bien trop de plaintes restent classées sans suite. 

Les chiffres sont impressionnants et dramatiques. "Chaque année, en France, au moins 160.000 enfants sont victimes de violences sexuelles", explique Édouard Durand. Et si progressivement, la société se saisit de plus en plus de ce fléau, pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps ? "Progressivement, s'est sédimenté dans la conscience collective la gravité extrême de ces violences et de la responsabilité qu'on avait de protéger ces enfants", répond l'invité d'Europe 1. 

Renforcer les moyens de détection

Reste que si le sujet est pris bien plus au sérieux que par le passé, la réponse pénale est loin d'être parfaitement au point. "70% des plaintes sont classées sans suite", regrette Édouard Durand, pour qui "nous avons un travail colossal à faire pour lutter contre l'impunité des agresseurs". "Notre système doit inspirer d'avantage confiance aux enfants et aux adultes qui les protègent", insiste-t-il. 

Les enfants victimes "ont toujours parlé, montré des signes. Ils ont besoin de parler à tout le monde, mais d'abord à des adultes à qui ils peuvent faire confiance", dit encore le co-président de la Ciivise, pour qui il faut renforcer les moyens de détection, par exemple en ouvrant "des espaces, particulièrement à l'école, où on va parler de la violence".