Sandrine Rousseau 2:37
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Antoine Cuny-Le Callet
Alors qu'une affaire d'inceste vient d'éclater, impliquant le politologue Olivier Duhamel, la question de l'action de la justice dans les affaires de violences sexuelles est à nouveau sur la table. Au micro d'Europe 1 samedi, la femme politique écologiste Sandrine Rousseau a jugé que le délai de prescription devait être étendu au maximum.
INTERVIEW

Cette semaine a éclaté un scandale familial livré au public par l'intermédiaire du livre de Camille Kouchner. Dans La Famille grande, elle dénonce l’inceste dont son frère a été victime de la part de son beau-père, Olivier Duhamel. Femme politique écologiste, Sandrine Rousseau a créé l’association "Parler" pour accompagner les victimes de violences sexuelles. Invitée d'Europe 1 samedi, elle a plaidé pour supprimer le délai de prescription : "La justice doit s’adapter [...] il faut inscrire dans la loi l'imprescriptibilité des crimes sexuels, notamment sur mineur."

"Le temps de la justice n'est pas celui des victimes"

Sandrine Rousseau constate qu'aucune affaire de violences sexuelles impliquant une personnalité connue n'a jusqu'ici donné lieu à une condamnation. "Cela montre l’omerta organisée autour de l’agresseur pour que ceux qui savent et subissent ne puissent pas parler." Elle affirme également que les victimes ont besoin de réaliser tout un cheminement personnel avant de pouvoir envisager des poursuites. Or, ce temps n'est selon-elle pas celui de la justice.

Le délai actuel de prescription s'élève à 30 ans, au motif que passé ce temps, les preuves se raréfient. "Mais l’ampleur de ces crimes et les conséquences que ça a sur la vie des personnes qui en sont victimes nécessite que l’on revoit ce délai de prescription et qu’on l’allonge le plus possible", martèle-t-elle. Prenant en exemple les agissements d'Olivier Duhamel qui viennent tout juste d'être dévoilés, elle estime qu'il serait possible de réunir les preuves et les témoignages nécessaires. "On pourrait très bien juger une affaire comme celle-ci."