Le pronostic vital de l’agent de police brûlé près de la Grande Borne, à Viry-Châtillon, reste engagé mercredi matin. Avec trois de ses collègues, il surveillait une caméra installée pour prévenir le carjacking et qui avait fait l'objet de tentatives de destruction ces dernières semaines. Sur Europe 1, un délégué du syndicat de police Alliance dans l'Essonne affirme que ses supérieurs avaient été informés plusieurs fois du risque de la mission.
Des "cibles" évidentes. Depuis deux semaines en effet, sept jours sur sept, 24 heures sur 24, jusqu'à huit policiers surveillent simultanément cette caméra. Mais le plus souvent ils ne sont que quatre fonctionnaires, assis pendant huit heures dans leurs deux voitures sérigraphiées, bien visibles. Des "cibles" évidentes, selon ce policier. "Dès qu’on s’implante sur les lieux, on a tous les guetteurs de la cité qui viennent faire un tour, voir qui est là, combien de fonctionnaires sont postés, quel matériel il y a dans la voiture… Parfois, ils font le tour du véhicule en vélo", témoigne-t-il. "Quand on est seulement quatre en statique devant eux qui nous regardent en face, on se dit 'là, s’il se passe un truc, c’est fini pour les véhicules ou c’est fini pour les fonctionnaires'".
"De l'inconscience". Un sentiment d'insécurité ressenti par certains policiers qui en auraient informé leur hiérarchie. "Plusieurs informations étaient remontées par les collègues en expliquant bien que laisser quatre fonctionnaires en statique devant une caméra, et notamment à la Grande Borne, c’est complètement dangereux. C’est travailler en totale insécurité. Même à quatre ou à six, c’est de l’inconscience", estime le policier.
Rester vigilant pendant huit heures consécutives. Au-delà du problème des effectifs, le point sur lequel tous les policiers s'accordent, quel que soit leur grade, c'est la difficulté de rester vigilant dans une voiture pendant huit heures consécutives. Un danger qui attise d'autant plus la colère des fonctionnaires qui ne cessent de réclamer plus de moyens et de dénoncer les manques d'effectifs.