Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a confirmé mercredi que l'abaissement de la vitesse maximale à 80 km/h sur tous les axes secondaires serait effectif dès le 1er juillet.
"Le dispositif prévu" sera mis en oeuvre comme prévu et son efficacité sera évaluée en 2020, a précisé Benjamin Griveaux à l'issue du conseil des ministres. Il a affirmé que le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Édouard Philippe, qui a annoncé la mesure en janvier, étaient d'accord sur ce dossier. "Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette" entre eux, a-t-il ajouté, en demandant aux journalistes, sur le ton de la "boutade": "Si vous arrivez à me citer un couple exécutif plus uni de la Ve république, j'attends les noms avec impatience".
La colère de nombreux départements. Les présidents de 28 départements, en majorité ruraux, ont récemment demandé au gouvernement de renoncer à abaisser la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, proposant plutôt du "cas par cas", notamment sur les axes accidentogènes. "À ce stade, ce n'est pas ce qui est prévu", a réagi Benjamin Griveaux. Il est en revanche prévu "une clause de revoyure au 1er juillet 2020 pour mesurer l'efficacité de cette mesure", a-t-il précisé, en ajoutant que l'objectif était "de sauver des vies, 300 à 400 selon les études".
Entre indignation et demande d'aménagement de la mesure. La décision de réduire la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 km/h, sur 400.000 kilomètres de routes secondaires à double sens et sans séparateur central a déjà suscité de nombreuses indignations d'élus locaux. "L'application généralisée et indifférenciée de cette nouvelle règle engendre inévitablement une incompréhension de la part des automobilistes", explique dans la lettre des présidents de conseils généraux François Sauvadet, qui préside celui de la Côte d'Or et le groupe Droite, Centre et Indépendants (DCI) à l'Assemblée des départements de France. Un aménagement de la mesure a également été souhaité par le député LREM de Gironde Benoît Simian, mercredi sur RMC.
Le gouvernement prêt à des moments d'impopularité. Édouard Philippe, conscient d'avoir pris une mesure impopulaire, s'est dit plusieurs fois "prêt" à assumer "des moments d'impopularité". Il avait annoncé cette mesure en prenant notamment appui sur les résultats de deux ans d'expérimentation à 80km/h réalisée sur 86 km de routes nationales entre 2015 et 2017. AFP Factuel, blog de "fact-checking" de l'AFP, a pu confirmer après vérification le caractère positif de cette expérimentation en termes d'accidentalité, tout en obtenant des résultats moins probants que ceux initialement annoncés par le Premier ministre. Ces nouveaux résultats concordent avec ceux mis à jour mi-février par l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière.