La commission d'enquête publique sur la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris a rendu un avis défavorable sur ce projet, a-t-on appris lundi auprès de la mairie de Paris, qui ne suivra pas cet avis consultatif. La commission estime notamment que le périmètre de l'enquête publique est insuffisant et "que l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile" induite par la fermeture de la voie sur berge.
Impact "significatif" sur la circulation. Elle affirme que "les reports de circulation entraînés par la fermeture de la voie sur berge affecteront de manière significative un secteur plus large que les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements, auxquels a été délimité le périmètre de l'enquête publique", et que notamment les "5e, 6e et 8e arrondissements subiront un report de près de trois quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter" la voie sur berge.
"Déni complet de l'urgence climatique". Pour la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, "ces motivations résonnent comme un déni complet de l'urgence climatique, pourtant actée à Paris par tous les Etats du monde il y a moins d'un an", et "ne tiennent pas non plus compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels qui sont pourtant à l'origine de ce projet de piétonisation", déplore-t-elle dans un communiqué. Elle souligne également que l'avis est "en contradiction avec la volonté clairement affirmée par une nette majorité des Parisiens, qui sont plus de 60% à être favorables à cette piétonisation, dont un automobiliste sur deux, selon un sondage de l'institut Ifop d'avril 2016".
L'avis ne sera pas suivi. "En tant que Maire de Paris, représentante des Parisiens et ayant la responsabilité de protéger et d'améliorer leur cadre de vie, j'ai donc décidé, dans le respect du droit, de ne pas suivre cet avis consultatif de la commission d'enquête", explique Anne Hidalgo, qui souligne "l'absolue nécessité d'offrir aux piétons les voies de la rive droite", et présentera "au prochain Conseil de Paris la délibération visant à valider définitivement cette étape décisive dans la lutte contre la pollution et pour la reconquête de leur fleuve par les Parisiens".
Par ailleurs, précise-t-elle, elle convoquera "début septembre une conférence destinée à faire prévaloir, malgré tous ceux qui cherchent à le détisser, l'application intégrale de l'accord de Paris sur le climat".