Les associations de chauffeurs et plateformes de VTC se sont rencontrées vendredi pour la première fois, sous l'égide du gouvernement, pour établir un constat partagé sur la rémunération et le temps de travail. A l'issue de la rencontre organisée par le médiateur désigné par le gouvernement, la CFDT a mis en avant les "analyses différenciées" des deux camps, qui ont néanmoins permis d'aboutir à un "constat incontestable" sur la difficulté des chauffeurs à gagner leur vie, "une vraie révolution" pour le syndicat.
Travailler 60 h pour toucher le Smic. "L'ensemble du secteur a acté qu'un travailleur VTC qui fait 40 heures par semaine ne peut pas gagner sa vie et que, quand il fait 60 heures, il touche un petit peu plus que le Smic", a résumé Fabian Tosolini, porte-parole de la CFDT-Transport. Le patron de la plateforme Marcel a tempéré cette analyse. "Le constat de la réunion, c'est qu'un chauffeur doit travailler beaucoup pour gagner correctement sa vie, mais il peut le faire sous certaines conditions", notamment "en ayant une approche prudente sur les charges et une pratique optimisée de sa profession", a dit Bertrand Altmayer.
Des situations très diverses. Les plateformes ont exposé des situations "très diverses" entre "chauffeurs débutants ou peu expérimentés et ceux disposant d'une connaissance fine du métier et possédant des astuces leur permettant d'accroître leur revenu horaire et de maîtriser leurs charges", rapporte sur son blog Jacques Rapoport, le médiateur, qui avait reçu en amont les remarques des participants. L'ancien haut responsable à la SNCF a évalué le revenu mensuel moyen d'un chauffeur à "environ 1.800 euros (3.800 EUR de recettes moins 2.000 EUR de charges) pour 60h de travail hebdomadaires".
Préconisations transmises le 1er février. Après une nouvelle réunion consacrée mardi à la protection sociale notamment, le médiateur transmettra "l'ensemble de ses préconisations au Premier ministre" le 1er février, d'après la CFDT. Le gouvernement avait lancé fin décembre une médiation après plusieurs actions de chauffeurs de VTC, notamment aux abords des aéroports parisiens, principalement dirigées contre les conditions imposées par le leader du marché, Uber.