Yvan Colonna espérait pouvoir rejoindre la prison de Borgo, au sud de Bastia. Mais le Conseil d'Etat en a décidé autrement, lundi, rejetant le pourvoi déposé par l'assassin du préfet Erignac.
Un détenu particulièrement signalé. Pour espérer rejoindre "son" île, Yvan Colonna devrait obtenir la levée de son inscription sur le registre des détenus particulièrement signalés (DPS). Cette dernière est prolongée de manière automatique tous les ans depuis 2003, en raison des liens entre le prisonnier et la mouvance indépendantiste corse. "C'est une reconduction systématique : le renouvellement est toujours motivé de la même manière", avait dénoncé à l'audience l'avocat d'Yvan Colonna, Patrice Spinosi. "C'est plutôt un détenu modèle et il n'y a pas de risque d'évasion", avait plaidé le conseil. Yvan Colonna, détenu à Arles, est selon lui "susceptible d'être libéré dans trois ans" et voulait "pouvoir préparer sa sortie".
Un risque d'évasion ? Dans sa décision, consultée par Europe 1, le Conseil d'Etat estime cependant qu'il n'est "pas établi" que le détenu "aurait entendu rompre tout lien avec cette mouvance" et que d'une éventuelle évasion résulterait "un grave trouble à l'ordre public". "L'inscription au répertoire des détenus particulièrement signalés a pour objet d'appeler l'attention des personnels pénitentiaires et des autorités amenés à le prendre en charge sur ce détenu, en intensifiant à son égard les mesures particulières de surveillance, de précaution et de contrôle", précise encore la décision.