David Beckham n'évoluera plus au PSG la saison prochaine. Il ne jouera même plus au football. L'Anglais, qui vient de fêter ses 38 ans, a en effet annoncé jeudi sa retraite. Il va donc lui rester deux occasions, samedi, contre Brest, et à Lorient, le samedi 25, de montrer son talent et de gonfler un peu ses statistiques avec le PSG. Dimanche dernier, lors du match du titre à Lyon (1-0), "Becks" a passé à peine une minute sur la pelouse de Gerland, le temps de conserver le ballon au poteau de corner avec Zlatan Ibrahimovic mais aussi... de faire une mauvaise touche !
En tout, Beckham a passé 236 minutes sur les pelouses de Ligue 1 cette saison, l'équivalent de deux matches et demi (neuf apparitions pour une seule titularisation, sur la pelouse de Saint-Etienne, 2-2). A ce bilan, il faut ajouter deux apparitions en Coupe de France (85 minutes contre l'OM et un peu plus d'une heure lors du quart de finale à Annecy face à Evian Thonon-Gaillard) et deux également en Ligue des champions face au Barça (77 minutes à l'aller, 7 minutes au retour).
Des statistiques faméliques.Aucun but et une passe décisive (à Rennes) en 13 matches, presque autant de fautes commises que de corners tirés en Ligue 1 (11 contre 12), trois cartons jaunes et un carton rouge (sept minutes après être entré en jeu !) : les chiffres ne sont guère flatteurs. L'impression laissée dans le jeu ne l'est guère plus. Parfois emprunté et souvent énervé lors de ses entrées en jeu, l'Anglais n'a pas eu d'apport significatif. Ses deux matches phares en tant que titulaire, "Becks" les a disputés au Parc des Princes, face à l'OM, en Coupe de France (2-0) et contre le Barça (2-2) un mois plus tard. Là non plus, rien d'exceptionnel à son crédit, si ce n'est une application dans les gestes et une réelle implication dans le jeu. Mais le manque d'impact physique et de présence à la récupération a été patent.
Au niveau de l'ambiance, l'apport du seul Beckham, de l'avis de tous bon camarade de vestiaire, n'a visiblement pas permis de cimenter un groupe qui a fêté le titre en ordre dispersé. "On l'a pris uniquement pour faire des photos, des conférences et vendre des maillots", avait ironisé le directeur sportif du club parisien, Leonardo, après le bon match de sa recrue face à l'OM. Et si c'était (un peu) vrai ?
Une "marque" pour l'entreprise PSG. Dans le bilan de Beckham, il n'y a rien qu'un autre joueur n'aurait pu faire, et surtout pas Mohamed Sissoko ou Mathieu Bodmer, qui avaient entamé la saison au club avant d'être prêtés à la trêve. Dans le bilan sportif, s'entend. Car il y a l'autre bilan. Les propriétaires de QSI gèrent le PSG autant comme un club que comme une entreprise. Et, de ce point de vue, Beckham a été une recrue de poids. "C'est plus qu'un joueur de football, c'est une marque", disait de Beckham un certain... Leonardo en septembre 2011. Selon une étude de Kantarsport révélée le mois dernier, la "marque" Beckham a généré en un peu plus de deux mois (du 31 janvier au 7 avril) 32.487 retombées médiatiques, dont deux bons tiers sur Internet, le média qui traverse les frontières.
Et quand Beckham est allé faire une tournée en Chine lors de la trêve internationale du mois de mars, c'est un maillot du PSG qu'il a exposé. Le nombre de maillots vendus, le PSG et Nike, son fournisseur, ne communiquent pas dessus. Interrogé par Europe1.fr, Nike a eu cette réponse laconique : "nous ne donnons aucun chiffre de business". Certes, les rues de Paris n'ont pas été envahies de maillots de Beckham, mais à l'étranger, l'histoire est sans doute tout autre. Touristes à Paris, marchés nord-américain et asiatique, le PSG pense global.
Tout bénéfice pour les propriétaires qatariens. Au niveau de l'image, le passage de Beckham a lui aussi été géré avec soin. Ibrahimovic parle avant tout aux amateurs de foot ? Beckham a été son contre-point sexy et a attiré l'œil des femmes sur le PSG. Les Français sont choqués par les émoluments d'Ibrahimovic ? "Becks" reverse l'intégralité de son salaire à des associations. Une partie de ses 500.000 euros ira ainsi aux enfants malades de l'hôpital Necker, avec lequel le PSG est partenaire. Arrivé libre de tout contrat, pas vraiment rémunéré, le passage de Beckham au PSG a été tout bénéfice pour les propriétaires de QSI.
De probable, la prolongation de son contrat d'une année supplémentaire est rapidement devenue incertaine. En effet, au-delà de six mois, son passage dans l'Hexagone l'aurait obligé à se soumettre à la fiscalité française... Après la réalité du terrain, la réalité financière a rattrapé Beckham au PSG. Futur retraité, le "Spice Boy" devrait bientôt endosser le rôle d'ambassadeur de la Coupe du monde au Qatar, en 2022.