Eté 1988 : Claire Supiot prend le départ des séries du 200 m papillon aux Jeux olympiques de Séoul. Printemps 2016 : la nageuse native d'Angers va tenter jeudi lors des championnats de France de natation de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Rio, qui auront lieu du 7 au 18 septembre prochains.
"Quand je vois tous les sourires de mes anciens camarades qui sont maintenant entraîneurs et qui m'encouragent, ça me booste", révèle celle qui avait déjà décroché neuf titres de championne de France à 20 ans. "Etre ici, à Montpellier, c'est un grand bonheur avant tout. En fait, ça me fait du bien d'être dans l'eau. Je ne suis pas bizarre quand je suis dans l'eau."
Chaussures thérapeutiques. "Bizarre", voilà comment Claire Supiot, 48 ans, évoque le mal qui la touche depuis 2005 et ses conséquences : la multiple championne de France du 200 m papillon est atteinte de la maladie de Charcot-Marie-Tooth, qui conduit à une atrophie des muscles. Celle-ci l'oblige à porter des chaussures thérapeutiques à ressorts et à utiliser une canne. Dans l'eau, Claire laisse tous ses équipements aux vestiaires. Et a découvert les nouveaux plots de départ, plus inclinés que par le passé. "Sur terre, je lutte constamment parce qu'en déséquilibre, c'est la chute assurée. Là, il a fallu que j'apprivoise cette inclinaison des plots pour pouvoir partir", souligne-t-elle.
"C'était le rêve absolu de participer aux JO". Si Claire Supiot a repris la natation - "en faisant de l'aquagym avec une amie" - puis la compétition - avec son frère comme entraîneur - pour apaiser son corps et retrouver une certaine liberté dans l'eau, elle l'a fait aussi pour goûter à nouveau à l'ambiance olympique. "C'était le rêve absolu de participer aux JO", confie-t-elle, des sanglots dans la voix. "Déjà d'y aller, c'était juste énorme et c'est vrai que c'était un très gros moment." Jeudi, à 19h05, elle va tenter de renouer avec les Jeux lors de la finale du 400 m handisport.