Dimanche, en début de soirée, Amiens était éliminé de la Coupe de France avec une roue de bicyclette : 0-6 à Sochaux. Quelques heures plus tard, le PSG se qualifiait à Rennes, lui aussi sur un score de tennis : 6-1. Trois jours plus tard, Amiens et le PSG se retrouvent mercredi soir en quarts de finale de la Coupe de la Ligue. Pour le club picard, la problématique est assez simple : que faire, dans ce cours laps de temps, pour soigner les têtes et préparer les corps ? Europe 1 a sondé l'entraîneur des gardiens du Sporting, Olivier Lagarde, forcément déçu de ce qui est arrivé dimanche mais optimiste avant la venue du PSG.
"Des circonstances atténuantes". Il y a un élément que les membres du staff d'Amiens n'ont même pas à avancer. Dimanche à Sochaux, c'est d'abord l'équipe B d'Amiens qui a perdu. Quelques-uns des meilleurs éléments du club picard depuis le début de la saison, comme Harrison Manzala, Gaël Kakuta ou Serge Gakpé, étaient absents. La plupart des joueurs cadres de l'équipe devraient être de retour mercredi. "Le coach avait décidé de faire tourner et de donner du temps de jeu à ceux qui avaient été blessés pour leur permettre de revenir au niveau", explique Olivier Lagarde au micro d'Europe 1. "On sortait aussi d'un stage assez intensif en Espagne parce qu'ici, à Amiens, on a des conditions météo difficiles (pour s'entraîner l'hiver, ndlr). Les joueurs ont eu un gros travail de préparation physique. Même si on n'accepte pas la défaite 6-0, il y a des circonstances atténuantes."
"Deux matches totalement différents". Sans manquer de respect à Sochaux, affronter le PSG déplace légèrement le curseur de la motivation. Olivier Lagarde en convient aisément. "Mercredi, c'est totalement différent, c'est un quart de finale de Coupe de la Ligue, face au PSG, et tout le monde sait qu'il y a des motivations supérieures", insiste ce fidèle de l'entraîneur Christophe Pélissier, avec lequel il travaillait déjà à Luzenac, en National.
"Pas affecté, mais déçu". Dans les buts d'Amiens dimanche au stade Bonal, Jean-Christophe Bouet ne sera pas titulaire, mercredi, au coup d'envoi. Ce n'est pas une sanction, puisque de l'avis d'Olivier Lagarde, il a "réalisé une prestation correcte" malgré les six buts encaissés. C'est le titulaire habituel, Régis Gurtner, qui évoluera mercredi face au PSG, après avoir assisté à la débâcle de Sochaux. "Les quatre gardiens que j'ai au club ont été très déçus que Jean-Christophe Bouet prenne six buts. Je ne dis pas qu'ils ont été affectés à titre personnel, mais ils ont été déçus pour lui. Ils travaillent ensemble, ils sont au quotidien ensemble. Ils ont fait un très beau stage en Espagne et Régis le premier a été très déçu dimanche." Amiens a encaissé six buts dimanche, mais en général, l'équipe brille en défense. Avec seulement 21 buts encaissés, le Sporting possède la sixième défense de Ligue 1, devant l'OM, par exemple.
"Concentrés sur tous les ballons". Mais mercredi soir, ce n'est ni l'OM, ni Sochaux qui seront à la Licorne, mais le PSG, 58 buts en 19 matches de Ligue 1, et encore six dimanche pour son entrée en lice en Coupe de France. "Je regarde les matches de nos adversaires, et tous les buts qu'ils ont marqués depuis le début de la saison, je les ai vus. J'ai regardé Rennes encore", confie Olivier Lagarde. "On connaît tous le PSG et la puissance offensive de cette équipe. Le danger vient de partout, ce n'est pas qu'un ou deux joueurs. Ils n'avaient pas Cavani, ils n'avaient pas Pastore, et ils en passent six à Rennes, une très belle équipe du Championnat." Non convoqués, Cavani et Pastore seront une nouvelle fois absents mercredi. Mais certains seront là, à commencer par Neymar ou Kylian Mbappé, irrésistibles dimanche. De quoi donner des sueurs froides au gardien, Régis Gurtner.
"J'avais parlé à Régis de quelques trucs dès le stage en Espagne. Lui et toute l'animation défensive, ils devront être concentrés sur tous les ballons." Pour autant, Olivier Lagarde n'a pas prévu d'en dire trop à son gardien. "Régis, il connaît le PSG aussi bien que moi sur ce coup-là. Ce n'est pas comme quand on rencontre des équipes qu'on voit moins à la télé et où je lui donne plus de renseignements."
"Il ne faut pas lâcher". Pour l'entraîneur des gardiens amiénois, l'important sera de ne pas prendre de but rapidement, ce qu'avait réussi à faire Amiens lors de son déplacement au Parc en début de saison (0-2, but concédé à la 42e minute). "On sait très bien que si le PSG l'a décidé, il peut très bien y avoir spécifique (en défense) pendant 90 minutes, et c'est plus sur le mental que ça va se jouer. Les qualités de Régis, maintenant, tout le monde les connaît. Il ne faudra pas lâcher. On l'a bien vu, Rennes a très vite pris un but dimanche (dès la 9e minute) et sur ce que j'ai vu du match, a lâché ensuite. Quand vous lâchez, vous vous faites punir avec de tels joueurs en face. Je crois que le coach (Christophe Pélissier) a dit aujourd'hui lors de sa conférence de presse : 'C'est le PSG qui décidera du score du match'". Pour autant, Olivier Lagarde croit au talent de son gardien et aux qualités de son équipe, dont l'objectif principal reste le maintien en Ligue 1.
"Même s'il y a une grosse différence, il faudra jouer sa chance crânement. Ça dépendra de notre solidité dans l'animation défensive mais Régis est prêt, il est prêt et il va mordre dans ce match à pleines dents comme dans tous les matches depuis le début de la saison." Le gardien d'Amiens sait qu'il aura du travail. Et sait aussi que cela pourrait être un grand soir pour lui. Car en cas de match nul à la fin du temps réglementaire, il n'y a pas, à la différence de la Coupe de France, de prolongation en Coupe de la Ligue. On passerait alors directement à la séance de tirs au but. Là où le talent d'un gardien s'exprime peut-être le plus…