Deux minutes de jeu, samedi, à la Kazan Arena. Kylian Mbappé, bien lancé par Benjamin Pavard, oblige le gardien australien, Matthew Ryan, à une intervention à son premier poteau. Ça commence bien pour les Bleus face à l'Australie et on se dit alors que c'est là le début d'un petit festival offensif. Las ! En dehors des deux buts tricolores (un penalty et un but contre son camp), ce fut là la seule action nette des Bleus, vainqueur 2-1 dans la douleur.
L'association des trois talents Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé, dont on attendait beaucoup dans le 4-3-3 mis en place par Didier Deschamps pour cette entrée dans la Coupe du monde, n'a pas mis en danger l'Australie et n'a convaincu personne. "C'est difficile de tout expliquer, il nous a manqué des changements de rythme, peut-être un peu de jus même s'ils (les Australiens) n'ont pas été dangereux", a confié le sélectionneur national. "Il aurait fallu être meilleur dans les prises de balles, faire des passes un peu plus verticales."
Dembélé, la déception. La verticalité qu'étaient censés apporter Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, n'est jamais arrivée. Le premier a multiplié les tentatives de dribble, le plus souvent en pure perte, se montrant guère inspiré dans l'utilisation du ballon. De son côté, après un premier quart d'heure où il s'est montré plutôt actif, mais rarement efficace, Dembélé a disparu de la circulation, avant d'être remplacé par Nabil Fekir à la 70e minute. C'est également à cette minute qu'Antoine Griezmann, décevant jusque-là, en dehors du penalty, qu'il a obtenu et transformé lui-même, a été remplacé.
"Oui, (je suis) déçu", a confié l'attaquant de l'Atlético de Madrid. "On est 23, il faut faire jouer les autres. Je sais que je peux faire beaucoup mieux, mais je suis tranquille, je sais que ça va monter en puissance." "Grizi", propulsé leader d'attaque des Bleus, est conscient de ne pas avoir été brillant, malgré le statut d'homme du match accordé par la Fifa, révélateur d'un spectacle de faible niveau.
En tout, les Bleus, guère aidés par un milieu de terrain peu inspiré sur les frappes de loin, n'ont tiré que 13 fois au but, pour 6 tirs cadrés (4 et 1 pour l'Australie). "Ça n'a pas été un gros match de notre part, ni de la mienne", a reconnu Griezmann. Mais c'est très important de commencer par une victoire. On sait qu'on peut s'améliorer, et moi que je peux faire beaucoup mieux. Il faut rester tranquille. Les trois qui sont entrés ont fait du bien."
Giroud, la bonne entrée. Et parmi ces trois qui sont entrés, outre Fekir et Matuidi, qui a remplacé Tolisso, il y a Olivier Giroud. Le meilleur buteur en activité en équipe de France (31 buts en 75 sélections), a été à l'origine du but vainqueur des Bleus, sa remise dans la course de Paul Pogba aboutissant au but contre son camp du défenseur austsalien Aziz Behich.
Laissé sur le banc au coup d'envoi, peut-être par précaution - il a souffert de six points de suture au crâne après le match face aux États-Unis -, l'attaquant des Blues de Chelsea, volontaire et précieux, a incontestablement marqué des points en vue du prochain match des Bleus. Car les Péruviens, jeudi, ne seront certainement pas moins rugueux, et pas moins organisés, que ne l'ont été les défenseurs australiens,. Et qu'il faudra à coup sûr tenter quelque chose d'autre, car la réussite ne sera pas toujours du côté des hommes de Didier Deschamps.