EQUIPE DE FRANCE - Habitué au banc en bleu, Alou Diarra peut prétendre à une place de titulaire. Il est parmi les rares joueurs à avoir disputé une finale de Coupe du monde mais ne compte que 11 titularisations (pour 25 sélections) depuis sa première cape en 2004. Face à l'Italie lors du Mondial 2006, Alou Diarra, remplaçant de Patrick Viera (56e min.), avait bénéficié d'un formidable coup de projecteur malgré la défaite des hommes de Raymond Domenech. Le début d'une belle aventure en bleu ? Oui et non. Depuis sa prestigieuse apparition, le milieu défensif n'a jamais réussi à gagner ses galons de titulaire indiscutable mais peut se targuer d'être fréquemment appelé par le sélectionneur national. "J'attendais cette liste sereinement, confiait-il encore récemment à l'annonce de sa présence dans la liste des 23 retenus pour disputer le Mondial en Afrique du Sud, je fais partie régulièrement du groupe depuis deux ou trois ans. J'ai disputé la Coupe du Monde mais j'espère que l'aventure sera plus belle qu'en 2006.Serein, le Bordelais n'avait-il toutefois pas en tête son éviction du groupe avant l'Euro-2008 ? La rude concurrence générée par le duo Jérémy Toulalan et Lassana Diarra avait alors été fatale à Alou Diarra contraint de quitter Tignes en hélicoptère aux côtés de Landreau, Escudé, Mexès, Flamini, Ben Arfa et Djibril Cissé, ses compagnons d'infortune. Un coup dur ? Pas forcément au vu de la débâcle tricolore lors du tournoi austro-suisse. Claude Makelele à la retraite et Patrick Vieira laissé sur la touche, la "Sentinelle" girondine s'est par la suite peu à peu imposée comme un remplaçant de choix pour Raymond Domenech conforté par les bonnes prestations de l'international français en club. Arrivé en juillet 2007 à Bordeaux, l'ancien Lensois n'a cessé de prendre de l'importance dans le système de jeu mis en place par Laurent Blanc.Toulalan en défense, Diarra au milieu ?Après des débuts professionnels volontiers instables qui l'auront vu passer par pas moins de sept clubs de 1999 à 2007, Alou Diarra monte rapidement en grade à Bordeaux en même temps qu'il gagne en expérience, attirant à lui en deux saisons seulement le brassard de capitaine. Un gain de maturité qui ne lui assure cependant pas un temps de jeu plus conséquent en sélection nationale. Très sollicité sur le marché des transferts estival qui ouvrira bientôt ses portes, Alou Diarra, s'il n'a pas pâti de la saison noire des Girondins en 2009-2010 et de sa blessure aux ischio-jambiers en début d'année, n'apparaissait encore récemment aux yeux de Domenech que comme une doublure de choix au duo Toulalan-Lassana Diarra. Le forfait de son homonyme, victime des symptômes d'une anémie chronique lors du stage à Tignes, a ouvert la voie d'un possible changement.... avant que le sélectionneur ne choisisse, à quelques jours de l'ouverture du Mondial, de revoir ses plans tactiques.En troquant son traditionnel 4-2-3-1 - dans lequel Alou Diarra, en l'absence de "Lass", avait de bonnes chances de postuler aux côtés de Toulalan - pour un 4-3-3, Domenech a renvoyé le longiligne Bordelais, bientôt 29 ans, à son statut de remplaçant lors du premier match de préparation disputé face au Costa-Rica (2-1) à Lens pour une prestation en demi-teinte entre solidité dans les duels et relances hasardeuses. Mais Alou Diarra, qui avait momentanément quitté les Bleus vendredi dernier pour assister à la naissance de son deuxième enfant à Bordeaux, n'a peut-être pas dit son dernier mot. Alors que les inquiétudes concernant l'état de forme de William Gallas n'ont toujours pas été levées, que Marc Planus a été victime d'une entorse à l'entraînement mercredi, Raymond Domenech pourrait être contraint de revoir sa copie défensive et pourquoi pas d'opter pour un Toulalan en charnière centrale, une solution déjà évoquée. La place de sentinelle devant l'arrière-garde tricolore serait alors de nouveau vacante...