Les Bleus ont enregistré jeudi soir, au Stade de France, face au Brésil (3-1), leur première défaite depuis la Coupe du monde. Une défaite claire et nette, un "coup d'arrêt" même pour Mathieu Valbuena, qui suscite quelques interrogations mais qui ne doit pas remettre en cause, non plus, tout le travail effectué ces derniers mois. Petite revue de détails avant le deuxième match amical des Tricolores, dimanche soir, à Saint-Etienne, contre le Danemark.
Oui, car la défense est toujours aussi friable. Un bon coup de tête de Raphaël Varane - le deuxième gagnant en deux matches avec les Bleus - après vingt minutes de jeu a un temps chassé les soupçons qui pesaient sur la charnière centrale française, composée jeudi du Madrilène et d'un Mamadou Sakho en déficit de temps de jeu à Liverpool. Mais, rapidement, l'inquiétude a repris le dessus en même temps que le Brésil. Oui, Varane a parfois du mal dans les duels (aériens) défensifs. Oui, Sakho n'est pas le meilleur relanceur du monde. Pourtant, depuis le début de son mandat, cette paire est privilégiée par Didier Deschamps, il est vrai en manque de solutions.
Celui qui pourrait être le troisième homme, Laurent Koscielny, n'a jamais offert toutes les garanties nécessaires. L'avenir appartient peut-être aussi à Kurt Zouma, dont José Mourinho a fait un titulaire en puissance avec Chelsea, ou à Eliaquim Mangala, qui a perdu du temps de jeu en même temps qu'il devenait le défenseur le plus cher du monde à Manchester City. Par ailleurs, les Bleus ont confirmé contre le Brésil leur difficulté chronique sur les côtés : Bacary Sagna, premier remplaçant de Mathieu Debuchy, blessé, a été totalement dépassé et Patrice Evra a été fort maladroit. Il n'est pas exclu que Deschamps change totalement ses batteries contre le Danemark avec le duo Trémoulinas-Jallet, deux joueurs de 29 et 31 ans qui ne comptent même pas dix sélections à eux deux. Et les deux plus sûrs espoirs chez les latéraux, Layvin Kurzawa (Monaco) et Lucas Digne (PSG), n'ont pas été retenus par Deschamps. Décidément, sur les côtés, ça ne va pas fort.
Oui, car l'inefficacité reste au rendez-vous. Au top avec le Real Madrid, responsabilisé avec le brassard capitaine, Karim Benzema était très attendu face au Brésil. Il a déçu, non pas par son implication, toujours perceptible, ou son talent, qui affleure toujours, mais devant le but. Le joueur formé à l'OL a ainsi manqué deux belles occasions, la première de la tête (7e), la seconde sur une frappe dévissée (58e). Si Neymar arrive à évoluer avec le Brésil dans un autre registre qu'avec le Barça, Benzema, second de Cristiano Ronaldo au Real, a lui beaucoup de mal à être le joueur décisif que la France attend. Ses deux compères d'attaque jeudi soir, Antoine Griezmann et Mathieu Valbuena, n'ont été guère plus inspirés, même si le second s'est encore dépensé sans compter. Inquiétant ?
"Il n'y a pas eu chez nous d'excès de confiance", a insisté Benzema. "Ce qui est bien, c'est qu'il y a un match dimanche qui arrive et qui doit nous permettre d'effacer cette défaite." Face au Danemark, Deschamps pourrait tester à nouveau Nabil Fekir, qui possède peut-être ce grain de folie qui manque actuellement aux Bleus. On serait curieux également de voir son association avec son coéquipier en club, Alexandre Lacazette. Et on ne parle pas d'un positionnement dans le cœur du jeu de Dimitri Payet, excellent avec l'OM. La France a des incroyables talents. Et l'espoir est donc permis.
Non, car il y avait des absents. Si l'équipe de France n'a pas été brillante jeudi, il ne faut pas oublier que ce n'était pas exactement l'équipe qui avait battu l'Espagne en septembre dernier (1-0). Ce soir-là, Hugo Lloris avait pris place dans les buts, Mathieu Debuchy sur le flanc droit et Paul Pogba au milieu du terrain. Des trois, c'est évidemment l'absence de ce dernier qui s'est faite le plus cruellement sentir, autant pour le manque d'impact de ses remplaçants (Sissoko et Schneiderlin sont en surrégime chez les Bleus, Matuidi a paru fatigué) que pour ce qu'il apporte par son jeu. Le vrai meneur des Bleus, c'est Pogba. Et quand il n'est pas là, ce n'est définitivement pas la même équipe de France. On pourra ajouter que l'absence de Yohan Cabaye - certes de plus en plus intermittent du jeu - a été préjudiciable au milieu de terrain français, dépourvu de vision.
Non, car l'objectif est ailleurs. Oui, le Brésil a dominé la France. Oui, la différence entre les deux équipes a été criante. Mais des deux, c'est le Brésil qui avait le plus de raison d'être prêt. "C'est la vérité du match d'aujourd'hui mais on n'a pas le même objectif qu'eux", a rappelé Didier Deschamps, déjà tourné vers le championnat d'Europe des nations qui aura lieu en France du 10 juin au 10 juillet 2016. "Ils seront dans le vif du sujet dans trois mois (avec la Copa America), nous c'est dans plus d'un an. Mais on doit encore progresser." Deux réalités indéniables avant le France-Danemark de dimanche.
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