CM 2010 - L'attaquant uruguayen est pour beaucoup dans le renouveau de la Celeste. Habitué à revêtir les habits de héros de la nation depuis le début du Mondial, Diego Forlan portera encore tous les espoirs de l'Uruguay sur ses épaules, mardi face aux Pays-Bas, pour la première demi-finale mondiale de la Celeste depuis 1970 (face au Brésil). Mais comme il n'a cessé de le répéter, la star a besoin de ses coéquipiers. "Notre objectif est collectif, pas individuel. On veut juste aider l'équipe", déclarait-il ainsi avant le quart face au Ghana. Et le seul hic, c'est que le "on" incluait alors son compère Luis Suarez, expulsé en quarts de finale pour avoir sauvé le ballon de la main sur sa ligne. Forlan sera donc le seul à attirer véritablement l'attention de la défense néerlandaise et devra faire face à une pression immense du haut de ses 31 ans, sachant que Lodeiro est forfait tandis que Godin et Lugano demeurent incertains. Conscient de tous ces écueils, l'attaquant de l'Atletico Madrid n'est pas apparu perturbé pour autant, déjà concentré sur son objectif. "Laissons les gens faire la fête et savourer. Nous allons maintenant nous reposer et nous préparer pour mardi". Déjà élu à trois reprises homme du match durant le Mondial, une performance partagée seulement avec Keisuke Honda, Cristiano Ronaldo et Wesley Sneijder, Forlan devra probablement se replacer à la pointe de l'attaque, après avoir occupé avec brio une place de n°10 derrière Suarez et Cavani ou Abreu. Mais même lors du match face à la France, soit le seul qu'il ait commencé en pointe avec Suarez, l'homme à la crinière blonde n'a jamais compté ses efforts pour décrocher. "Je me fais vraiment plaisir" Le rendement de ce modèle de générosité ne devrait donc pas forcément être altéré par son positionnement, même si l'Uruguay n'a peut-être pas intérêt à se passer du rayonnement de sa gâchette pour peser près du but, en l'absence de Suarez. Quoi qu'il en soit, Forlan ne compte bien évidemment pas s'arrêter en si bon chemin, sachant que l'opportunité de disputer une demi-finale de Coupe du monde ne se présente pas forcément deux fois dans une carrière. Surtout lorsqu'on est uruguayen, au sein d'une Celeste consciente de réaliser un véritable exploit en atteignant ce stade de la compétition. "Je prends du plaisir à jouer au football et en tout. On a bien joué avec l'Atletico Madrid, c'est super d'être à la Coupe du monde, je me fais vraiment plaisir", poursuit le Colchonero, qui surfe sur la vague d'une saison quasi parfaite en club, ponctuée d'un doublé décisif en finale de la Ligue Europa face à Fulham (2-1 a.p.). Déjà Soulier d'or en 2009, l'homme aux 27 buts en 67 sélections atteint peut-être l'apogée de sa carrière après s'être relancé de la plus belle des manières en Liga, suite à une période compliquée de 2002 à 2004 sous le maillot de Manchester United où il avait été affublé du surnom de Diego "Forlorn" ("triste" en anglais). "J'étais heureux là-bas mais je ne jouais pas. Je suis parti parce que je voulais du temps de jeu, c'est la seule raison". Au vu du résultat, son sélectionneur Oscar Tabarez n'a vraiment pas à s'en plaindre. En cas de succès face aux Pays-Bas, nul doute que son père Pablo, défenseur de la Celeste en 1970, ne lui en tiendrait pas non plus rigueur.