Après sa très belle victoire lundi face au Canadien Milos Raonic, Richard Gasquet veut faire durer le plaisir et d’imiter Cédric Pioline, dernier Français à s’être qualifié pour le dernier carré de l’US Open (en 1999). Mais pour son premier quart de finale mercredi soir à New York, le Français sera opposé à un David Ferrer réputé pour ne jamais rien lâcher.
Une fois en quart et… une fois en demie. Au stade des huitièmes de finale dans les tournois du Grand Chelem, Gasquet était un peu devenu le "poissard" du circuit avec 15 défaites sur 16 matches. Mais en quart, il est pour le moment invaincu. Un seul match mais une victoire. C’était en 2007 contre l’Américain Andy Roddick. Après avoir balayé trois Français en trois sets aux tours précédents (Nicolas Mahut, Edouard Roger-Vasselin et Jo-Wilfried Tsonga), le Biterrois sort un match épique pour s’imposer en cinq sets (4-6, 4-6, 7-6, 7-6, 8-6).
"Richard a les armes"... Si peu de bookmakers mettront une pièce sur le Français pour son quart de finale mercredi, Arnaud Clément, lui, y croit. "Il n'a pas le choix, tout comme il n'avait pas le choix contre Raonic", explique le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis qui a joué son sparring-partner mardi. Pour avoir une petite chance, il faudra "faire des choses, faire des choses le premier, modifier le sens des échanges avant son adversaire. Richard a les armes avec la variété de coups qu'il peut réaliser. Ce qui est compliqué avec ce joueur-là, c'est de le faire au bon moment et dans le bon timing pour trouver les failles".
… mais Ferrer le bat presque toujours. Avant un quart de finale de Grand Chelem, on ne peut s’empêcher de faire ressortir notre côté chauvin. Mais au vu de ses affrontements passés avec l'Espagnol David Ferrer, "Ritchie" n’aura pas vraiment les faveurs des pronostics. Le Français n'a gagné qu'une seule rencontre en neuf matches face à l'Espagnol (à Toronto en 2008). Pire, lors de ses huit défaites, Gasquet n'a pris aucun set à David Ferrer et ne lui a pris son service que dix fois au total. Si vous êtes encore optimiste, cette dernière petite précision pourrait freiner votre élan. Gasquet a déjà joué face au 4e joueur mondial à l’US Open. C’était l’année dernière et Gasquet s’était incliné en huitième de finale (7-5, 7-6, 6-4)…
Ferrer, une mobylette infatigable. Dans les colonnes du journal L’Equipe, Julien Benneteau (éliminé au 3e tour par le Tchèque Tomas Berdych) dresse le portrait de David Ferrer. "Physiquement, il est très costaud. Mentalement, il ne lâche jamais rien. Il commet très peu de fautes, il retourne bien. Il a des schémas de jeu dans lesquels il est très fort et il les répète à l’envi, ce qui donne l’impression d’être face à un rouleau compresseur". Pas vraiment réjouissant pour Gasquet. Mais il existe quand même des failles. Julien Benneteau les connaît pour l’avoir battu à quatre reprises (sur neuf). "Il anticipe tout le temps coup croisé de l’adversaire. Donc il faut le jouer dans le contre-pied". Mais c’est surtout mentalement que le 9e joueur mondial devra se montrer fort. Et c’est généralement là que le bât blesse chez Gasquet…