Olivier Giroud a une bonne tête. Cela vaut autant pour son physique que pour sa technique. Car c'est essentiellement de la tête, du haut de son 1,92 m, que l'une des plus belles gueules de Ligue 1 affole les défenses adverses depuis son arrivée à Montpellier, en juillet 2010. Convaincu par ses performances, le sélectionneur de l'équipe de France et ancien Montpelliérain Laurent Blanc, a décidé de lui donner sa chance, en le convoquant dans le groupe des 22 Bleus pour les deux matches amicaux contre les Etats-Unis et la Belgique, les 11 et 15 novembre prochains.
"J'aime bien avoir, à ce poste-là, un joueur atypique par la taille, avec un rôle de pivot. C'est un garçon qui multiplie les bonnes performances", a souligné Blanc. Auteur de huit buts en onze matches depuis le début de la saison, l'attaquant de Montpellier pointe actuellement en tête du classement des buteurs, à égalité avec le Parisien Kévin Gameiro, qu'il va retrouver chez les Bleus.
Giroud inscrit son huitième but face à Nancy :
"Cela fait un petit moment que l'on y réfléchit et c'est le bon moment de lui offrir une récompense et de lui permettre de prendre conscience de ce qu'est le niveau international", a ajouté le sélectionneur. Le niveau international, Giroud ne l'a guère côtoyé, si l'on excepte deux petits matches de Ligue Europa en août 2010 (et un but). "Ça fait bizarre d'entendre son nom, comme ça, prononcé par Laurent Blanc", a expliqué Giroud au micro d'Europe 1. "Pour moi, ce n'était pas logique non plus, ce serait être prétentieux de dire ça. C'est quand même quelque chose, ce maillot Bleu, il y a un énormément de joueurs qui l'ont porté, qui ont transpiré dedans et qui ont fait honneur au pays." Ce discours est à l'image du personnage, dont le nom ne sort jamais de la rubrique football : humble et plein de fraîcheur.
Le premier Montpelliérain depuis Martini
Le natif de Chambéry est arrivé en Ligue 1 il y a un peu plus d'un an, à un âge, presque 24 ans, où la plupart des stars du ballon rond ont déjà fait leurs preuves. Ses preuves, Giroud les a faites, lui, à l'échelon inférieur, voire à deux échelons inférieurs. Car, après avoir passé deux saisons à Grenoble, en Ligue 2, il a seulement percé en National, avec Istres, inscrivant 14 buts lors de la saison 2008-09. Transféré à Tours, en L2, il marque 14 fois en 27 matches avant de terminer meilleur buteur du championnat la saison suivante avec 21 buts.
Comme Steve Savidan avant lui, Giroud réussit avec brio le passage de la Ligue 2 à la Ligue 1 dans un club de "second" rang, sans être péjoratif avec Montpellier, actuellement... deuxième du classement. "C'est vrai que cette sélection arrive assez rapidement mais tant mieux parce qu'il n'y a plus de temps à perdre", convient-il. "J'ai 25 ans, c'est pour cette raison que je vais mettre toutes les chances de mon côté pour arriver à mes fins."
"Il n'y a plus de temps à perdre", estime Giroud :
Pour trouver trace d'un joueur héraultais portant le maillot Bleu, il faut d’ailleurs remonter à mai 1996 avec le gardien de but Bruno Martini. Joueur solide (il n'a manqué qu'un seul match sur les deux dernières saisons, à Tours et à Montpellier), Giroud possède également un talent certain. Ce talent, il en fait étalage tous les week-ends. Et même lorsque Montpellier déchante, comme face au PSG (0-3), lui enchante, avec un but en retourné, malheureusement refusé pour un hors-jeu imaginaire.
Giroud marque un but (refusé) splendide face au PSG :
Avant de prendre quelques chemins de traverse pour aboutir aujourd'hui au statut d'avant-centre redouté avec Montpellier, le n°9 du MHSC fut considéré comme un bel espoir du foot français. En août 2001, il avait ainsi été appelé pour un stage avec l'équipe de France des moins de 16 ans. A ses côtés, figuraient quelques noms connus, comme Yoann Gourcuff ou Yohann Cabaye. Dix ans plus tard, Giroud va retrouver un groupe France, celui des grands. Une dimension désormais à sa taille.