Après le contre-la-montre individuel entre Embrun et Chorges remporté par le Britannique Chris Froome, les coureurs s'attaquent jeudi à la célèbre ascension de l'Alpe d'Huez. Mais 100e édition oblige, les organisateurs ont prévu de corser le parcours. Comme si les 21 lacets ne suffisaient pas, les coureurs devront grimper une seconde fois ce mythique col. Europe1.fr vous présente cette étape.
Une étape de montagne ordinaire ? Le départ sera donné à 12h30, jeudi de Gap. Après le Col de Manse (2e catégorie) et le Col d'Ornon (2e catégorie), les 177 coureurs encore en lice devraient arriver aux alentours de 16 heures au pied de l'Alpe d'Huez. "C'est deux fois 10 kilomètres. Ils vont pouvoir récupérer dans la descente", estime Richard Virenque, ancien habitué des cols alpins et aujourd'hui consultant Europe 1. "Quand ils ont monté le Mont Ventoux au bout de 220 kilomètres, c'était 20 kilomètres d'ascension. Donc c'était comme s'ils montaient deux fois l'Alpe d'Huez en un coup, sans récupération. Ça sera donc moins dur que le Mont Ventoux". Jérôme Coppel, le coureur français de l'équipe Cofidis, est du même avis. "Tout le monde fait un plat de ces deux montées mais c'est jamais qu'une journée avec quatre cols". Cette double ascension ne sera tout de même pas de tout repos. "Il ne faut pas oublier que les coureurs sont partis depuis deux semaines et demie", nuance Richard Virenque. "Ils ont déjà parcouru plus de 3.000 kilomètres et tout le monde commence à être fatigué".
Une descente vraiment dangereuse. Depuis la découverte du tracé de cette 100e édition en octobre dernier, le Luxembourgeois Andy Schleck n'est pas vraiment emballé par le profil de cette étape. "Ce qui ne me plait pas dans cette étape, c'est l'autre côté de l'Alpe d'Huez, quand on monte encore un petit peu et qu'on part dans la descente", a expliqué mercredi le vainqueur du Tour 2010 (après déclassement d'Alberto Contador). Et d'expliquer : "là c'est très, très dangereux. On l'a fait une semaine après le Dauphiné avec d'autres coureurs qui ont aussi critiqué ça". Si tu as une crevaison avant un virage où si tu sors de la route avec un peloton qui roule à bloc, tu ne tombes pas dans l'herbe. C'est une chute de 150, 300 mètres".
Le temps ne devrait pas aider. Si le mauvais temps ne gênera pas les coureurs dans la montée, le brouillard et les averses prévus par Météo France dans la journée de jeudi pourraient rendre la descente du Col de Sarenne très glissante. A tel point qu'une folle rumeur a filtré jeudi, laissant entendre que la direction de la course pourrait arrêter l'étape après la première montée de l'Alpe d'Huez. Mais pour le Français John Gadret (AG2R La Mondiale), il ne faut pas non plus exagérer la dangerosité du tracé. "On n'est pas des footballeurs. On ne va pas annuler une fois qu'il pleut. Oui, ça risque d'être dangereux. Mais il y aura déjà un gros écrémage après la première montée. Et je ne pense pas que ça va frotter devant dans la descente".