"Je ne l'aime pas. La plupart des coureurs ne l'aiment pas. (...) Il ne gagnera plus le moindre Grand Tour" : Oleg Tinkov, le patron de l'équipe Tinkoff, n'a pas été tendre avec son leader Alberto Contador, mardi, en dressant le bilan de sa formation cycliste russe qui s'arrête en fin de saison.
Respecté uniquement pour son passé. "En fait, je n'ai jamais eu de relations avec lui. Je le respecte en tant que coureur pour son passé, mais en tant que personne, il ne m'a jamais vraiment plu", explique le fantasque milliardaire russe, dans un entretien fleuve avec le site spécialisé Cyclingnews. "Je ne l'aime pas. Même dans l'équipe, la plupart des coureurs ne l'aiment pas. Il a fini par avoir une mauvaise relation avec presque tout le monde, à part un petit groupe d'Espagnols", dit-il encore à propos du double vainqueur du Tour de France, qui a annoncé mi-septembre qu'il s'engageait avec la formation américaine Trek, puisque Tinkoff s'arrête.
"Plus aussi fort qu'auparavant". Le Russe ne prédit pas un grand avenir à Contador qui lui a tout de même rapporté la Vuelta 2014 et le Giro 2015. "Contador devrait arrêter sa carrière, car il n'est plus aussi fort qu'auparavant. J'arrête avec l'équipe au bon moment, au sommet. C'est un grand champion et il devrait arrêter maintenant. Je pense qu'il va être comme un canard boiteux. Il aura l'air stupide. Il ne gagnera plus le moindre Grand Tour", prévient-il.
"La fête sera mieux sans lui". L'Espagnol de 33 ans n'est donc pas le bienvenu à la fête d'adieu que prépare le dirigeant russe : "Je lui ai dit, tu es malade, reste à la maison, tu ne peux pas ramener un virus aux autres garçons juste avant les Championnats du monde." "Je pense que la fête sera mieux sans lui car c'est une personne triste", raconte encore Tinkov qui reproche à Contador de ne pas s'être aligné au Tour de Lombardie à cause d'une maladie.
Un nouveau départ avec Trek. Contador va rejoindre les Américains de Trek en 2017, avec deux de ses comparses de Tinkoff : son compatriote et fidèle équipier Jesus Hernandez, et le directeur sportif Steven de Jongh. "El Pistolero" tentera de se relancer après un été en dents de scie, marqué par un abandon sur le Tour de France à la suite de plusieurs chutes et son forfait aux Jeux olympiques, deux de ses objectifs.