BASKET - Les Bleus ont lourdement chuté face à la Turquie (77-95) en 8es de finale. L'équipe de France n'a pas été en mesure de rééditer la performance qu'elle avait réussie en ouverture de ce Mondial face à l'Espagne (72-66). Contraints d'affronter la Turquie dimanche soir à Istanbul en huitièmes de finale de l'épreuve, suite à leurs deux défaites subies face à la Lituanie (55-69) et la Nouvelle-Zélande (70-82) en poule, les Bleus n'ont jamais semblé en mesure d'inquiéter le pays hôte, qui avait, il est vrai, tout d'un épouvantail. Soutenus par un public bouillant, les hommes de Bogdan Tanjevic, meilleure défense et meilleure équipe à trois points depuis le début de la compétition, ont dominé de la tête et des épaules cette rencontre qu'ils remportent avec dix-huit points d'avance (77-95). Dans le sillage d'Hedo Türkoglu, auteur de 20 points, 4 rebonds et 3 interceptions, Sinan Güler (17 pts, 3 passes) et Omer Asik (10 pts, 5 rebonds et une passe) ont assuré le succès des leurs. Trop limités, les Tricolores ont une nouvelle fois fait preuve de manque d'agressivité et d'attention - 11 ballons perdus lors des deux premiers quart-temps -, ce qui leur a coûté très cher. A l'image d'un Nando De Colo, diminué par une grippe intestinale mais bien présent dans le cinq majeur, les Bleus connaissent un début de match plutôt difficile face à une formation turque bien emmenée par Türkoglu, efficace d'entrée à trois points (0-5, 2e). Mais, concentrés en défense, les Tricolores parviennent à refaire leur retard et même à prendre l'avantage grâce notamment à deux tirs primés inscrits par Boris Diaw et Nando De Colo (8-7, 5e). Une éclaircie de courte durée puisque les locaux, à l'affût de la moindre opportunité - cinq ballons volés dans le premier quart-temps contre aucun pour les Français Â, finissent cette première période avec cinq points d'avance (14-19, 10e). Diaw, meilleur marqueur du match Un écart qui va rapidement s'accentuer dans le deuxième quart-temps, les hommes de Vincent Collet faisant parfois preuve d'un manque d'agressivité flagrant en défense et notamment au rebond (16-26). Face à des Turcs qui montent de plus en plus en puissance, bien soutenus par leurs fervents supporters, les Bleus prennent l'eau et accusent un retard de quinze points à la pause (28-43, 20e). Le match tourne à la démonstration au retour des vestiaires. Déconcertés, les Tricolores lâchent prise, encaissant un 15 à 3 qui met les Turcs, dominateurs dans tous les compartiments du jeu, définitivement à l'abri (31-58, 25e). Malgré un léger sursaut dans le dernier quart, orchestré par Boris Diaw, meilleur marqueur du match avec 21 points, mais aussi 5 rebonds et 4 passes, les Bleus ne parviennent à refaire qu'une partie de leur retard et terminent la rencontre à moins de vingt points (95-77). Vainqueurs du dernier quart-temps (32-24), les Tricolores s'en sortent finalement avec une feuille de stats honorable : 50 % à 2 points (contre 72 % pour les Turcs), 50 % à 3 pts (contre 47 %), 80 % aux lancers-francs (contre 64 %), 27 rebonds (contre 25). Mais il y avait bien un monde d'écart entre les deux équipes sur le parquet. Pas de quoi pour autant dégoûter Boris Diaw, qui a tenu à rester positif au micro de Canal + Sport: "On a bien commencé le match mais on a flanché physiquement avec un manque de lucidité aussi. On a eu un blocage à un moment, on s'était préparé mais c'était une équipe très embêtante. On a trouvé la solution mais un peu trop tard". Conscient des limites de son équipe, l'ailier des Charlotte Bobcats, préfèrait ne pas assombrir le tableau et se tourner déjà vers l'avenir: "L'objectif était les quarts c'est sûr qu'on est déçu d'avoir perdu mais n'importe quel huitième aurait été difficile. La Russie ou la Grèce, ça aurait été aussi difficile que ce match là. On savait qu'on était très jeune, qu'on manquait d'expérience. Un championnat du monde, c'est un beau plus pour les jeunes et ça nous aide à progresser". Reste à savoir si l'équipe de France, handicapée il est vrai par les blessures et les absences de ses meilleurs éléments, pourra un jour franchir ce palier qui la sépare encore des meilleures nations.