Avec quatre points au compteur après trois journées de Ligue Europa, le Losc se déplace jeudi sur la pelouse du Levski Sofia avec une idée derrière la tête, celle de ramener de Bulgarie trois points bienvenus dans ses bagages en vue des qualifications pour les seizièmes de finale de la compétition. L'occasion pour les artificiers lillois de retrouver de leur superbe face une fébrile défense bulgare qui s'est inclinée à hui reprises jusqu'alors. Si l'on établit un bilan à mi-parcours de cette phase de poules de Ligue Europa, il apparaît incontestable qu'après des débuts périlleux avec d'emblée un revers concédé face au Sporting Lisbonne (1-2), le Losc est allé crescendo, enregistrant un match nul sur la pelouse de La Gantoise (1-1) et un succès face au Levski Sofia (1-0). Pas de quoi se sentir rassuré pour autant du côté des Dogues, lesquels ont affiché un bien triste visage sur la scène européenne lors de leurs trois premières apparitions. Cantonnés au service minimum avec une seule réalisation inscrite à chacune de leurs prestations européennes, les protégés de Rudi Garcia restent trop peu entreprenants pour parvenir à se sortir des griffes de leurs adversaires, quels qu'ils soient. Exit la machine à marquer lilloise. L'armada offensive des Dogues est aux abonnés absents depuis quelques temps. Les artificiers nordistes semblent en effet en deçà du rendement auquel ils nous avaient habitué l'an passé. Eux qui passaient bien souvent quatre buts par matches à leurs adversaires lors de la précédente édition peinent à trouver le chemin des filets dernièrement et ne s'en remettent alors qu'à la botte du seul Moussa Sow, unique véritable satisfaction de ce début de saison du côté du Losc. Avec cinq unités au compteur, l'attaquant sénégalais semble s'être forgé un rôle de titulaire indiscutable au sein du dispositif tactique mis en place par Rudi Garcia. De quoi ravir ce dernier qui ne s'est pas privé pour vanter les mérites de l'ancien artificier rennais. "Il nous apporte tout ce qu'on pouvait attendre de lui, confiait récemment Rudi Garcia. J'apprécie surtout le fait qu'il se soit parfaitement fondu dans notre collectif". Un Sow en parachute Double buteur face à Montpellier, il a trouvé la faille à Lyon et est également à l'origine du but inscrit face à VA (1-1) lors de l'ultime levée de Ligue 1. Percussion, technique et réalisme sans faille, Moussa Sow est dans tous les bons coups et apporte énormément au collectif en place de par ses nombreux déplacements et ses efforts à répétition. "On m'a recruté pour ça. Je suis là pour marquer, faire des passes, créer des espaces", avouait le principal intéressé tandis que son coéquipier, Yohan Cabaye, ne tarissait pas d'éloges à son sujet dans les colonnes de la Voix des Sports. "Moussa ? C'est puissance, technique et finition". Et s'il en est un qui n'est pas à blâmer, c'est bien l'ancien Rennais qui, au sein d'une armada offensive lilloise quelque peu en dilettante, est parvenu à sortir son épingle du jeu et à s'illustrer sur les prés de Ligue 1. A lui désormais d'étaler l'ensemble de ses qualités techniques et physiques sur le pré bulgare face à une arrière-garde fragile qui a déjà pris l'eau à huit reprises afin de débrider un compteur but qui reste pour l'heure vierge sur la scène européenne. Un bilan à relativiser lorsque l'on sait que le Sénégalais n'a été aligné titulaire qu'à une reprise, à Vaslui, et qu'il n'a disputé que 126 minutes sur 270 possibles à l'échelon européen. Véritable dynamiteur de sa formation en ce début de saison, Moussa Sow n'en est pas pour autant le messie et ne peut masquer à lui seul les errements offensifs entrevus du côté des attaquants lillois à l'instar de Gervinho, fantomatique face à Valenciennes, qui n'a plus trouvé la faille depuis trois rencontres en championnat et qui reste muet en Ligue Europa. Mais à ce manque offensif, il convient d'ajouter l'inexorable fébrilité de la défense nordiste qui, si elle avait affiché une certaine solidité en début d'exercice avec seulement trois buts encaissés en six rencontres de championnat, ne s'est guère montrée irréprochable depuis trois matches, Mickaël Landreau ayant été cherché le cuir au fond de ses filets à sept reprises. Si l'ancien Nantais ne s'est pas montré à son avantage ces derniers temps sur le rectangle vert, les défenseurs du Losc ont aussi leur part de responsabilités. Adil Rami le premier, l'international tricolore s'étant plus illustré par ses boulettes à répétition et ses prestations en demi-teinte que par son habituelle sérénité dans l'axe. De bien mauvais augure avant un déplacement piège sur la pelouse du Levski Sofia et la réception du leader bretsois trois jours plus tard au Stadium Nord Lille Métropole.