Les championnats européens de foot terminés, le traditionnel mercato reprend du service. Chaque été, c’est le même feuilleton. Quel sera le plus gros transfert ? Quel club fera la meilleure affaire ? Durant deux mois et demi, les clubs vont renforcer leur effectif et tenter de dénicher la perle rare. Europe1.fr décrypte pour vous les différentes règles de ce marché.
Quelle est la durée du mercato ? Cette année, les clubs auront un peu plus de temps pour faire leurs courses. Le mercato débute jeudi 9 juin à partir de minuit et se termine le 31 août à la même heure. C’est la FIFA qui fixe, en accord avec les différentes Ligues nationales de football, cette durée légale.
Est-ce que des transactions sont possibles avant ?Amalfitano à l’OM, Lucho Gonzalez à Malaga, etc. De très nombreux joueurs ont déjà une idée très précise du club où ils joueront l’année prochaine. "Les joueurs ont droit de prendre des contacts avant le début du mercato mais ces contacts sont limités", explique Didier Primault, économiste au Centre de Droit et d’Economie du Sport. Et de préciser : "aucun contrat ne peut être signé avant la date légale du début du mercato". Il peut donc y avoir un accord de principe entre deux clubs mais le transfert ne sera effectif qu’à partir du 9 juin. En revanche, ces contraintes n’existent pas pour les joueurs libres de tout contrat.
Existe-t-il des limites pour les transferts ? Depuis 1995 et l’arrêt Bosman, la donne a considérablement changé dans le football européen. "Depuis cette décision, les clubs peuvent engager autant de joueurs européens qu’ils le souhaitent. En revanche, il existe des limitations pour les joueurs qui ne viennent pas de l’Union européenne", précise Didier Primault. Seule restriction à ces va-et-vient, un joueur ne peut pas être transféré plus de deux fois au cours de la même saison.
Si en termes de circulation des joueurs, les réglementations sont très permissives, il existe quelques contraintes financières. "La DNCG peut ainsi limiter le recrutement pour des clubs qui ont connu des difficultés économiques par le passé". Enfin, existe-t-il un seuil maximum à ne pas dépasser pour un transfert ? Réponse claire et nette, aucune restriction en la matière. Le record de Cristiano Ronaldo, transféré pour 93 millions d’euros à l’été 2009 de Manchester au Real Madrid, pourrait bien être dépassé un jour.
Un président peut-il obliger un joueur à rester ? Pour cette problématique, il y la théorie et la pratique. "Pendant que le joueur est sous contrat, le club peut décider de le garder", note Didier Primault. "La Ligue n’acceptera pas de valider un transfert si le club n’est pas d’accord. Mais dans la pratique, il est souvent très difficile de retenir un joueur contre sa volonté". Et dans ces cas-là, les sentiments ne jouent pas vraiment dans la balance. C’est uniquement une question de tarifs.
Comment est fixé le prix d’un joueur ? Les nouvelles vont très vite dans la planète foot. Dès qu’un joueur souhaite quitter son club, il le fait savoir très facilement. Deux lignes dans la presse et son agent s’engouffre dans la brèche. Pour Didier Primault, "le marché des transferts est très largement le résultat d’une offre et d’une demande".
Quel est le rôle des agents ? On connaît rarement leurs noms et pourtant leur rôle peut être primordial dans le déroulement d’un transfert. "C’est lui qui apporte au joueur une certaine connaissance du marché (clubs où il peut aller, tarifs pratiqués, etc.) et il doit également négocier le contrat". Ces agents doivent passer un diplôme et chaque année, c’est la FFF qui organise l’examen. Ils sont extrêmement liés au joueur qu’ils représentent. Didier Primault va même plus loin : "ils n’ont que le pouvoir qu’ont les joueurs".
Comment sont-ils rémunérés ? Ils perçoivent un pourcentage sur l’ensemble des salaires touchés par le joueur. En France, la législation a établi un seuil. La rémunération ne peut dépasser 10 % des salaires. Dans certains cas, l’agent pourra également percevoir une commission sur le montant du transfert.