Lors de ses trois derniers matches, le PSG a inscrit la bagatelle de seize buts (6-1 face à l'Étoile rouge de Belgrade, 5-0 contre Lyon puis contre Amiens). Mais son avant-centre n'y a apporté qu'un écot assez faible. Edinson Cavani n'a en effet marqué qu'une seule fois, face à l'Étoile rouge, lors de la précédente journée de la phase de groupes de la Ligue des champions. Pour le retour de la compétition européenne, mercredi soir, l'Uruguayen espère faire à nouveau trembler les filets. Le moment serait bien choisi puisque c'est Naples qui se présente au Parc des Princes mercredi soir, un club cher à "Edi"…
Souviens-toi l'été 2013. C'est chez les Azzurri que Cavani a écrit le premier grand chapitre de sa légende de buteur dur au mal. En trois saisons, entre 2010 et 2013, il est devenu l'idole du stade San Paolo, comme Diego Maradona avant lui, inscrivant 104 buts en 138 matches. De quoi en faire la cible du PSG, qui déboursa 64 millions pour s'attacher ses services à l'été 2013. Depuis, Cavani a conquis Paris, dont il est devenu le meilleur buteur de tous les temps (176 buts à date), laissant Naples à ses souvenirs et à son aigreur un peu aussi. Pour son retour en Campanie, en août 2014, pour un match amical, Cavani avait été accueilli par des sifflets, témoignage de l'amour inconditionnel que les supporters lui portaient. "En peu d'années passées au club, il a beaucoup fait, démontré beaucoup de choses et c'est beau de le revoir jouer demain (mercredi) et de pouvoir jouer contre lui", a confié mardi le milieu de terrain du Napoli, Marek Hamsik.
Blessure et manque de confiance. Désormais, Cavani fait les belles heures du PSG depuis plus de cinq ans. Mais ce début de saison 2018-19 est largement en deçà des attentes. Blessé lors du huitième de finale de Coupe du monde face au Portugal (durant lequel il avait inscrit un doublé), le "Matador" a dû soigner sa douleur à un mollet et semble subir actuellement le contre-coup de ce retour relativement rapide à la compétition. Après cinq buts en cinq matches de Ligue 1 pour entamer le nouvel exercice, il est resté sur le banc à Nice (victoire 3-0), est sorti à la pause contre Lyon (5-0), puis est resté muet contre Amiens (5-0), samedi dernier, avec notamment un raté énorme qui a rappelé ses heures les plus difficiles sous le maillot parisien.
Face à @AmiensSC, Edinson Cavani avait le but grand ouvert, seul à 3 mètres du but, mais... ♂️ #PSGASC#Ligue1Conforama#ConforamaFCpic.twitter.com/mJeMV8Ose7
— Conforama FC (@ConforamaFC) October 23, 2018
"Je pense qu'après Lyon, il était un peu triste parce que j'ai pris la décision de le remplacer quand on a joué à 10 contre 10", a rappelé mardi Thomas Tuchel, qui avait également expliqué la méforme de son attaquant samedi par ses longs voyages avec l'Uruguay dans la semaine précédente (matches en Corée du Sud et au Japon). "Après le match contre Amiens, il n'a pas marqué. Avec un n°9 (avant-centre, ndlr), c'est toujours comme ça, ils sont tristes quand ils ne marquent pas. Il est très important pour nous. En ce moment, je pense qu'il pense un peu trop à cette chose (à marquer), je lui dis que cette chose va arriver, que le but va arriver quand il réalise un bon travail pour nous. Mercredi, ce sera un match spécial pour lui, j'espère qu'il va marquer un but."
Neymar, Mbappé et lui. Ce qui est spécial aussi, c'est la position de Cavani aujourd'hui. Comme le rappelle Tuchel, c'est lui qui a été sacrifié dans le choc contre Lyon, après l'exclusion de Presnel Kimpembe. Les faits ont donné raison au coach parisien (le PSG l'a emporté 5-0 à dix contre dix), mais ils ont aussi donné le sentiment que Cavani était devenu la cinquième roue du carrosse. En tout état de cause, il est clairement le troisième larron de la "MCN", la fameuse ligne d'attaque Mbappé-Cavani-Neymar qui avait enflammé l'Europe la saison dernière. Neymar et Mbappé, complices et supérieurs à lui techniquement, l'ignorent désormais régulièrement sur le terrain. L'an dernier, Neymar faisait une passe toutes les 18 minutes à Cavani. Désormais, c'est une passe toutes les… 54 minutes. L'épisode du "penaltygate", la saison dernière, l'avait déjà montré : Cavani doit s'effacer derrière Neymar. Et maintenant, c'est aussi derrière Mbappé.
En partance l'été prochain ? Et ça, le joueur semble avoir un peu de mal à le digérer. Après le 5-0 contre Lyon, il n'a pas participé à la parade des joueurs, ce qui semble accréditer la thèse d'un isolement, alors que plusieurs de ses amis du vestiaire, comme les Argentins Javier Pastore (AS Rome) ou Giovani Lo Celso (Betis Séville), ont quitté le PSG cet été. De quoi nourrir les rumeurs d'un prochain départ. Selon le quotidien italien La Gazzetta dello sport, Cavani ne souhaiterait pas prolonger son contrat qui court actuellement jusqu'en 2020. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'il pourrait quitter le PSG dès l'été prochain, en réalité, afin que le club récupère une indemnité de transfert. Qui voudrait se payer Cavani, qui aura 32 ans en février ? Naples, évidemment.
"Le jour où Cavani acceptera de baisser son salaire, et voudra vivre auprès de ses deux enfants (qui vivent en Italie, ndlr), il sera le bienvenu. Dès qu'il veut, il revient. Avec (l'entraîneur Carlo) Ancelotti, il serait l'attaquant parfait", a confié le président du Napoli, Aurelio de Laurentiis, mardi, au micro de RMC Sport. Paris-Naples, c'est un sacré match avant d'être un nouveau voyage, peut-être, pour Cavani…