Que la Fifa ait ou non commis un impair sur son site Internet la semaine dernière importe peu finalement. En effet, le suspense sur l'identité du lauréat du 60e Ballon d'Or Fifa France Football - voilà pour la dénomination exacte - ne faisait aucun doute depuis longtemps : l'attaquant du FC Barcelone Lionel Messi a fort logiquement remporté lundi le trophée pour la cinquième fois de sa carrière. "C'est un moment très spécial pour moi, d'avoir encore un Ballon d'Or, après deux ans où j'ai vu Cristiano l'emporter", a souri le vainqueur, qui avait choisi cette année un costume sobre. "C'est un Ballon d'Or qui représente encore plus pour moi."
L'international argentin, vainqueur avec 41,33% des votes, avait soulevé ce trophée quatre fois de rang, entre 2009 et 2012. Après une parenthèse de deux ans où il a vu triompher son rival Cristiano Ronaldo depuis la deuxième place du podium - podium qu'il fréquente sans interruption depuis 2007 ! -, Messi a donc récupéré "son" trophée à l'issue d'une année 2015 fantastique, qui laissait peu de chances aux autres joueurs de l'emporter, à commencer par Ronaldo (2e avec 27,76% des votes) et son coéquipier Neymar (3e, loin derrière, avec 7,86%), finalistes "malheureux" de ce scrutin 2015.
Cinq titres avec le Barça. A la différence de l'année 2010, où son Ballon d'Or couronnait surtout son immense talent individuel (Andres Iniesta et Xavi auraient également pu y prétendre avec l'Espagne), celui de 2015 symbolise la réussite collective de "son" Barça, qui a remporté cinq trophées (Championnat d'Espagne, Coupe du Roi, Ligue des champions, Supercoupe d'Europe, Coupe du monde des clubs), ne laissant en route que la Supercoupe d'Espagne. S'il n'a pas marqué en finale de la Ligue des champions, Messi a néanmoins été à l'origine des trois buts catalans contre la Juventus Turin, en juin dernier (3-1).
Messi marque deux coups francs contre Séville en Supercoupe d'Europe :
En revanche, il a inscrit un but d'anthologie en finale de la Coupe du Roi contre l'Athletic Bilbao (3-1), signé un doublé sur coup franc en Supercoupe d'Europe, contre Séville (5-4), et marqué le premier but du dernier grand succès en date des Catalans, en Coupe du monde des clubs, face à River Plate (3-0). Mais, évidemment, Messi, ce ne sont pas seulement des buts décisifs, ce sont aussi des buts tout courts. Sur l'année civile, Messi a encore une fois dépassé les 50 réalisations toutes compétitions confondues (53 en 2015, 43 lors de la Liga à cheval sur 2014 et 2015) et ce, malgré deux mois loin des terrains après une blessure à un genou.
Un échec avec l'Argentine. Cette rupture du ligament collatéral interne du genou gauche reste la seule ombre au tableau de l'année de Messi, avec - et c'est devenu traditionnel - les résultats de l'équipe d'Argentine, battue en finale de la Copa America, comme en 2007. S'il a distribué les passes décisives lors de la promenade face au Paraguay en demi-finales (6-1), Messi s'est contenté d'un seul but lors de la compétition (et qui plus est, sur penalty) et n'a pas su faire la différence contre le Chili (0-0 a.p., 1-4 aux tab).
Après la défaite en finale de la Coupe du monde 2014 contre l'Allemagne (1-0 a.p.), Messi n'arrive décidément pas à être le petit plus qui manque à l'Albiceleste. Interrogé lundi sur un éventuel échange entre ses trophées de Ballon d'Or et une victoire en Coupe du monde, "La Pulga" n'a pas hésité une seule seconde : il choisirait la "Coupe du monde, bien sûr". Aujourd'hui âgé de 28 ans, Messi fêtera ses 31 ans lors du Mondial 2018, en Russie. Un bel âge pour compléter un palmarès exceptionnel.
Le palmarès de la soirée :
Ballon d'Or : Lionel Messi (ARG)
Meilleure joueuse de l'année : Carli Lloyd (USA)
Meilleur entraîneur de foot masculin : Luis Enrique (ESP/FC Barcelone)
Meilleure entraîneure de foot féminin : Jill Ellis (USA/Etats-Unis)
Prix Puskas du plus beau but : Wendell Lira (BRE)
Prix du fair-play : tous les clubs et organisations qui ont soutenu les réfugiés, prix remis à l'ancien international allemand Gerald Asamoah
Equipe-type de l'année: Neuer (ALL/Bayern Munich) - Dani Alves (BRE/Barcelone), Ramos (ESP/Real Madrid), Thiago Silva (BRE/PSG), Marcelo (BRE/Real Madrid) - Modric (CRO/Real Madrid), Pogba (FRA/Juventus Turin), Iniesta (ESP/Barcelone) - Messi (ARG/Barcelone), Cristiano Ronaldo (POR/Real Madrid), Neymar (BRE/Barcelone)