CM 2010 - Proche de ses joueurs, Maradona met l'ambiance au sein de la sélection argentine. Très critiqué lors des éliminatoires de la Coupe du monde, il est vrai très poussifs de l'Argentine seulement quatrième de la zone sud-américaine, Diego Maradona, nommé en octobre 2008 sélectionneur de l'Argentine, fait aujourd'hui la quasi-unanimité à la tête de l'Albiceleste en raison des très bons résultats obtenus par son équipe, mais aussi de la bonne humeur qui l'a su transmettre à son groupe. Après un premier tour rondement mené en Afrique du Sud, trois victoires face au Nigeria (1-0), la Corée du Sud (4-1) et la Grèce (2-0), Lionel Messi et ses coéquipiers ont ensuite bien négocié leur huitième de finale périlleux face au Mexique (3-1). Et l'idole de tout un pays est loin d'être étranger à cette réussite. Particulièrement proche de ses joueurs, "El Pibe de Oro" a su faire d'une sélection, composée de stars, mais parfois rongée par les égos, une vraie équipe où la cohésion n'est pas un vain mot. Ainsi, alors qu'il est constamment agité sur son banc durant 90 minutes, il n'hésite pas à sauter dans les bras de ses joueurs lorsque ces derniers marquent un but ou à participer aux entraînements. On l'a ainsi vu, mercredi lors d'une séance organisée à Pretoria à 48 heures de l'affiche des quarts de finale face à l'Allemagne, jongler au milieu de ses joueurs ou jouer gardien de but. Preuve de la bonne humeur ambiante, alors que les joueurs ayant perdu l'opposition du jour étaient canardés de ballons par les gagnants sur la ligne de but, Maradona n'a pas hésité à les rejoindre hilare. Toujours joueur dans l'âme, Maradona est aussi doté d'une personnalité hors-norme et d'un charisme qui font le bonheur des journalistes qui se pressent à chacune de ses conférences de presse. "C'est formidable d'être de l'autre côté, je suis très fier de vivre ses moments comme sélectionneur et de les partager avec eux (joueurs), confiait ainsi le natif de Buenos Aires à l'issue de la victoire des siens face au Mexique. Je le vis comme si je portais le maillot, comme si je jouais. J'aurais bien aimé jouer contre l'Allemagne en quart, mais on n'est pas en 1986 en finale ! La victoire est un sentiment merveilleux, coach ou joueur, il n'y a pas vraiment de différence. Vous pouvez crier aussi sur le banc" (rires). Un bouclier pour ses joueurs L'ancienne idole du Napoli adopte un comportement très protecteur à l'encontre de ses joueurs et notamment de sa star Lionel Messi, qui bénéficie souvent d'un traitement de faveur de la part des défenseurs adverses: "J'ai vécu ça quand j'étais joueur, il y a vingt ans tout au plus. Laissons les joueurs s'exprimer. Ce que subit Messi, c'est un scandale. Quand ils jouent contre lui, ils ne regardent pas le ballon, ils visent ses jambes (...) Je veux que Messi soit respecté". Maradona ne supporte également pas la moindre critique à l'égard de ses joueurs. Dernier exemple en date, jeudi, le milieu de terrain allemand Bastian Schweinsteiger a accusé les Argentins, à la veille du choc entre les deux formations, de multiplier les provocations et de chercher à influencer les arbitres. La réponse de Maradona ne s'est pas faite attendre: "C'est quoi ton problème, Schweinsteiger, tu es nerveux ?", lui a-t-il rétorqué. Souvent excessif et provocateur, comme en octobre dernier lorsqu'il s'en était pris violemment aux journalistes de son pays à l'issue de la victoire à l'arrachée face à l'Uruguay (1-0) qui permettait à son équipe d'obtenir son billet pour le Mondial ou lorsqu'il règle ses comptes par presse interposée avec d'autres légendes du football, le champion du monde 86 est tout aussi admiré que détesté, mais ne laisse jamais indifférent. Il a tout cas su établir une relation particulière avec ses joueurs qui sont bien décidés à imiter leur sélectionneur, 24 ans après le sacre de l'Argentine au Mexique.