Diego Maradona, surnommé "El Pibe de Oro" (le gamin en or) ou "El Diez" (le 10), est un footballeur argentin né en 1960 et mort en 2020. Légende du football, il figure parmi les plus grands joueurs de ce sport, avec Pelé, Franz Benckenbauer, Michel Platini ou encore Zinedine Zidane.
Débuts précoces en Argentine et départ pour Barcelone
Gamin surdoué, phénomène de précocité, il débute peu avant ses 16 ans chez les professionnels. Avec Argentinos Juniors, il se fait rapidement un nom et décroche ses premières sélections avec la sélection argentine dès 1977, à 16 ans.
Après cinq saisons avec son club formateur, il est acheté en 1981 par Boca Juniors, l’un des deux géants du foot argentin avec River Plate. Puis deux ans plus tard, il traverse l'Atlantique et signe au grand FC Barcelone où tout ne se passera pas comme prévu et avec lequel il ne remportera qu'une Coupe d'Espagne.
L'avènement à Naples
En juillet 1984, Diego Maradona prend la direction de Naples, à la surprise générale, pour plus de 12 millions de dollars, où il est accueilli par des dizaines de milliers de supporters en délire au Stade San Paolo. En ce milieu des années 1980, le Napoli n’est pourtant qu’un club de second rang dans la toute puissante Serie A, alors constellée de stars et de grandes équipes, parmi lesquelles la Juventus Turin de Michel Platini.
Maradona et Naples remportent par deux fois la Serie A, en 1987 et en 1990, décrochent même la Coupe UEFA en 1989 et entrent dans la légende. Jamais, une équipe du Sud de l’Italie n’avait réussi pareil exploit. Jamais, peut-être, un joueur n’aura reçu autant d’amour d’une ville, Naples, à qui il restera lié pour l’éternité. Encore aujourd’hui, impossible de se promener dans les rues napolitaines sans voir des maillots, des fresques ou des posters à l’effigie du "Pibe de Oro". Ni ses liens avec la Camorra, la mafia locale, ni ses frasques, dont sa consommation de cocaïne, n’auront raison de ce lien.
La Coupe du monde 1986, son chef d’œuvre
Mais si le petit numéro 10 est devenu une légende du football, il le doit avant tout à ses exploits avec l’Argentine. L’apogée de sa carrière a eu lieu à l’été 1986, au Mexique, où il mènera tout un peuple à une deuxième victoire en Coupe du monde, après une victoire en finale face à la RFA (Allemagne de l’Ouest, 3-2). Quelques jours auparavant, le 22 juin 1986, il réalise le chef d'œuvre d'une vie en quarts de finale face à l'Angleterre, "l'ennemi" qui a battu militairement l'Argentine quatre ans plus tôt lors de la Guerre des Malouines.
Au stade Aztèque de Mexico, Diego Maradona marque d'abord un but de la main : la fameuse "main de Dieu". La suite, tous les amateurs de football la connaisse : il prend la balle au milieu de terrain, dribble la moitié de l'équipe anglaise et s'en va marquer le but de la victoire (2-1). Sans doute le plus beau de l'histoire de la Coupe du monde.
Une après-carrière compliquée
Sali par les scandales, sous le coup d'une suspension de deux ans pour un nouveau contrôle positif en 1994, il quitte officiellement le monde du football, à 37 ans, le jour de son anniversaire. Loin des stades, la déchéance va s'accélérer. En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire d'Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la drogue.
Il s'en sort et part à Cuba en cure de désintoxication. Quatre ans d'allers et retours entre son pays et sa seconde patrie ne réussiront pas à le guérir durablement de sa dépendance à la cocaïne. Mais l'Argentine veut à nouveau y croire. Une fois encore, il s'en sort et reprend du service. Nommé sélectionneur de l'équipe d'Argentine en 2008, il est écarté deux ans plus tard pour mauvais résultats, après avoir été humilié par l'Allemagne en quarts de finale (4-0) du Mondial 2010. Il continuera d'entraîner, mais avec bien moins de succès qu'en tant que joueur. En 2018, comme un ultime pied de nez, il devient entraîneur des Dorados de Sinaloa (D2 mexicaine) avant d'en claquer la porte avec fracas huit mois plus tard à cause d'un pénalty non sifflé pour son club.