Trois jours après le troisième match sans victoire de Lille à Lorient (1-1), l'Olympique de Marseille à l'occasion de s'emparer des commandes du championnat en cas de succès face à Nice, mercredi au Stade Vélodrome, à l'occasion d'un match décalé de la 32e journée de Ligue 1. Les hommes de Didier Deschamps parviendront-ils à se remobiliser après avoir fait main basse sur la Coupe de la Ligue ? Assistera t-on à un copié-collé de la saison dernière ? Le 27 mars 2010, l'Olympique de Marseille remportait la Coupe de la Ligue, effaçant du même coup dix-sept ans de disette en matière de titres, avant de prendre la tête du championnat deux semaines plus tard pour ne plus jamais la lâcher. Ce premier succès dans la compétition chère au président Thiriez avait donné des ailes aux Phocéens dans la dernière ligne droite. "Personne n'a oublié que c'était une victoire en finale de cette Coupe de la Ligue qui nous avait propulsés vers le titre la saison dernière", remarquait à juste titre Steve Mandanda en conférence de presse samedi soir. Quatre jours après avoir conservé son trophée, au terme d'une finale cadenassée et poussive, le club méridional a l'occasion de prendre les manettes du championnat pour la première fois depuis le 27 novembre dernier et une large victoire à Montpellier (4-0), pour le compte de la 15e journée de Ligue 1. Une promotion rendue possible par le ralentissement de Lille, leader contraint et forcé au match nul à Lorient (1-1) après avoir partagé les points avec Bordeaux (1-1) et concédé un surprenant revers à Monaco (0-1). "Je préfère être devant qu'être poursuivi, ça me semble plus logique, a admis Deschamps dans la semaine. Nous avons notre destin entre nos pieds mais il reste des points à distribuer." Deschamps: "On ne va pas se priver si on a le bonheur de gagner" Mais pour quitter son statut de chasseur et endosser celui plus vulnérable de proie, l'OM devra prendre le meilleur sur Nice, mercredi au Stade Vélodrome, dans une enceinte où elle a déjà abandonné seize points depuis le début de saison, soit déjà quatre de plus que sur l'ensemble du dernier exercice. D'autant que les Olympiens aborderont cette rencontre à domicile, affaiblis par l'absence de plusieurs cadres, dont celle de Stéphane Mbia, out pour les prochaines semaines ou celle de Loïc Rémy, qui purgera contre ses anciens coéquipiers le deuxième de ses trois matches de suspension. Quant à "l'affaire Taiwo", le joueur encourt une sanction sportive après avoir proféré des insultes envers le PSG et les Parisiens, on ne sait pas encore quelle sera sa portée et son impact. Une série de mauvaises nouvelles qui n'est rien comparée à l'hécatombe de forfaits touchant l'effectif niçois, au sein duquel David Bellion, Didier Digard, Anthony Mounier et Drissa Diakité sont restés au chaud sur la Côte d'Azur. Du coup, le verrou azuréen, déjà difficile à faire sauter, risque d'être encore renforcé par le coach Eric Roy surtout que l'OGCN n'est toujours pas assuré de son maintien. La défaite dans les arrêts de jeu lors du match aller donne encore des sueurs froides à "DD" rien qu'à son évocation: "C'est un match qu'on peut jouer 10 fois, on le gagne au moins 8 fois, mais on avait trouvé le moyen de le perdre à la 90e minute". Mais voilà, la machine marseillaise, aujourd'hui si froide, efficace et pragmatique, n'a plus rien à voir avec celle énigmatique de décembre dernier. Steve Mandanda et ses coéquipiers ont en effet remporté onze de leurs seize matches en 2011 et leur calendrier semble un poil moins relevé que celui de ses rivaux directs (Lille, Lyon). Un éventuel parcours de champion donc, à condition de bien négocier ses deux réceptions successives (Nice mercredi et Auxerre dimanche). Et de virer en tête ? "Même si cela arrive, ce sera peut-être ponctuel car il en reste beaucoup derrière, prévient Didier Deschamps. Mais on ne va pas se priver si on a le bonheur de gagner". L'avarice, un péché capital que ne connait pas l'ancien champion du monde 98 depuis qu'il s'est assis sur le banc olympien.