Consultant pour Europe 1, Alain Prost est revenu lundi sur le doublé réalisé par les Brawn GP dimanche à l'occasion du Grand Prix d'Espagne. "Le Professeur" s'est montré plutôt surpris des difficultés rencontrées une fois de plus par les grandes écuries.Tout le monde attendait une réaction des grosses écuries à l'occasion du cinquième Grand Prix de la saison disputé en Espagne, le premier sur le sol européen. Mais une fois de plus, ce sont les Brawn GP de Jenson Button, vainqueur pour la quatrième fois cette saison, et de Rubens Barrichello qui ont crevé l'écran en réalisant un nouveau doublé après celui obtenu en Australie.Invité lundi du Club Sports Europe 1, Alain Prost ne s'attendait pas à une telle domination : "C'est vraiment une surprise. Je ne comprends pas pourquoi une ou deux équipes ne sont pas déjà au niveau de Brawn GP et de Red bull. Ces deux écuries ont bien exploité le règlement, mais surtout les voitures ont été bien conçues. Il n'y a pas que les doubles diffuseurs qui font la différence. Les grosses écuries ont des problèmes de méthode de travail. Elles se sont loupées et ne parviennent toujours pas à rivaliser. Le Srec a dû les perturber plus que l'on ne l'imaginait et ils ne parviennent toujours pas à retrouver l'équilibre. En Espagne, Brawn GP a eu une utilisation optimum des pneumatiques sur un circuit qui est un juge de paix. Ferrari a commencé à s'y mettre, mais pas les autres".Massa: "C'était très frustrant"La Scuderia a en effet semblé plus compétitive, mais Felipe Massa a dû se contenter de la sixième place en raison d'un problème d'essence, comme le Brésilien l'a expliqué lui-même à l'issue de la course: "Nous n'avons pas eu un problème de calcul de quantité d'essence, mais un problème avec la machine de ravitaillement. Il va falloir analyser tout ce qui s'est passé à froid pour savoir si c'est une erreur humaine ou technique. J'ai dû sauver de l'essence pour finir le Grand Prix et du coup, j'ai laissé passer Vettel, Alonso et presque Heidfeld. C'était très frustrant".Pour Alain Prost, cette erreur est en grande partie due au stress qui règne actuellement au sein du Team Ferrari : "Il y a deux raisons possibles. C'est peut-être une erreur humaine. Le technicien a retiré trop tôt la machine ou alors il y a eu un problème technique, ce qui arrive fréquemment. En tout cas, ce n'est pas une erreur stratégique au départ, mais plutôt un problème de fonctionnement". Prost: "Monaco, c'est magique"Le quadruple champion du monde s'inquiète par ailleurs du recul des anciens cadors des paddocks : "Je pense qu'on a vécu un début de saison formidable. On a jamais vu un tel bouleversement de la hiérarchie dans l'histoire de la F1. Maintenant, c'est dangereux pour les grands constructeurs qui investissent énormément de moyens et qui n'obtiennent pas de résultats. Tout un système risque de s'écrouler". Même son de cloche pour Massa, qui se montre peu optimiste pour la fin de la saison : "Il faut être réaliste. Après cinq courses, les Brawn se sont imposés à quatre reprises. Même si on améliore la capacité de nos voitures, ils continueront à marquer des points. Il faut l'oublier".Ferrari, McLaren et consorts parviendront-ils à réagir à Monaco dans quinze jours ? Pour Alain Prost, le Grand Prix de la Principauté représente un moment particulier dans la saison: "C'est un Grand Prix complètement à part. La qualité intrinsèque des voitures compte beaucoup moins. Le pilote reprend une importance un peu plus grande. Quand on roule sur ce circuit, on a l'impression d'avancer à 1000 à l'heure. C'est un pied pas possible ! C'est dangereux, décalé, mais aussi magique. Il n'y a que des supers pilotes qui se sont imposés à Monaco ces vingt dernières années. Il faut être au top. Tous les pilotes adorent cette course". Retrouvez l'analyse de notre consultant Europe 1, Alain Prost, durant toute la saison de Formule 1 notamment le lundi dans l'émission le Club Sports Europe 1 en compagnie d'Alexandre Delpérier.