La déclaration. "Je serais très surpris, pour ne pas dire extrêmement surpris, si le comité exécutif n'acceptait pas le principe qu'il n'était pas possible de jouer au Qatar en hiver." Le changement de cap avait été amorcé en juillet dernier. Il a été confirmé ce week-end par le président de la Fédération internationale de football, Sepp Blatter : la Coupe du monde 2022 au Qatar ne devrait pas se disputer l'été mais l'hiver.
Un problème originel. Blatter l'a rappelé : les températures élevées, l'été au Qatar, étaient le point faible de la candidature de l'émirat, préféré en décembre 2010 aux Etats-Unis, au Japon, à la Corée du Sud et à l'Australie. "Ceux qui ont pris la décision (les membres du comité exécutif, ndlr) à ce moment-là savaient qu'il y avait un problème avec la chaleur", a souligné Blatter, qui, en juillet, avait reconnu que la question de la météo avait été "mal appréhendée". "Ils le savaient parce que c'était dans le rapport (technique) de la candidature. C'est une erreur de dire : "maintenant, nous devons jouer en été". Parce qu'en été, on ne peut pas jouer ici."
Au Qatar, les températures moyennes en été varient entre 40 et 42°C. En novembre et décembre, elles oscillent plutôt entre 24 et 30°C. "L'accord a été donné au pas de charge parce qu'autrement, il y aurait eu beaucoup, beaucoup de récrimination et ce ne serait peut-être pas passé. Comme le font les gouvernements quand ils veulent passer une loi impopulaire", considère le consultant d'Europe 1, Guy Roux. "Et maintenant, il faut s'arranger avec ça. On va donc décider en octobre qu'on ne jouera pas l'été. Après, débrouillez-vous !" Le comité exécutif de la Fifa, qui devrait décider du déplacement du Mondial de l'été à l'hiver, se tiendra les 3 et 4 octobre prochain à Zurich, en Suisse.
Un problème original. Stades climatisés et même nuages artificiels, le Qatar semblait prêt à tout pour que "sa" Coupe du monde se déroule dans de bonnes conditions. Maintenant qu'elle devrait être déplacée (pour le bien des joueurs mais aussi des spectateurs), toutes ces mesures sont aujourd'hui désuètes. Juin et juillet bientôt sur la touche, reste maintenant à savoir à quels mois cette Coupe du monde pourrait avoir lieu. Janvier et février sont proscrits en raison de la tenue des Jeux olympiques d'hiver. Blatter a évoqué le mois de novembre quand d'autres ont avancé le mois de mai, où la température reste élevée (37°C environ en moyenne).
Quoi qu'il arrive, l'organisation devra faire faire avec un bouleversement inédit du calendrier des compétitions. En effet, la Coupe du monde s'est toujours disputée en été depuis la deuxième édition, en 1934. Quid de la Ligue des champions, qui s'étale traditionnellement de septembre à mai ? Quid également de la réaction des puissantes fédérations anglaise et allemande, dont on va forcément découper la Premier League et la Bundesliga ? Une chose semble aujourd'hui acquise : les discussions vont être très intenses entre les différentes parties concernées, fédérations, ligues, diffuseurs et associations de joueurs professionnels.
>> A NOTER : Michel Platini, président de l'UEFA, sera l'invité exceptionnel de Nicolas Poincaré, mercredi, entre 19h et 20h.