Se qualifier pour une Coupe du monde n'a pas de prix. Mais il en a coûté quand même un peu aux amateurs de football et aux supporters de l'équipe de France, samedi soir, qui ont tremblé jusqu'au bout et assisté à un spectacle médiocre, lors du déplacement des Bleus en Bulgarie, lors de l'avant-dernière journée des qualifications. À l'arrivée, les hommes de Didier Deschamps s'imposent 1-0 grâce à un but rapide de Blaise Matuidi (3e) et gardent leur destin en mains pour une qualification directe, quelques heures après la large victoire de son dauphin, la Suède, sur le Luxembourg (8-0). Leaders de leur groupe avec un point d'avance sur la Suède et quatre sur les Pays-Bas, ils sont au pire assurés de disputer les barrages. Mais s'ils pouvaient nous éviter ce calvaire-là…
Matuidi offre le victoire aux Bleus :
Matuidi frappe d'entrée. Le scénario que les Bleus avaient espéré face au Luxembourg, le mois dernier, c'est-à-dire un but rapide, est arrivé à Sofia. Après moins de trois minutes de jeu, Blaise Matuidi a été à la conclusion d'un magnifique mouvement initié par Lucas Digne sur le côté gauche. Après une remise pleine de justesse d'Antoine Griezmann, le milieu de terrain de la Juventus Turin a trouvé la lucarne opposée sur une splendide frappe du gauche. Portée par l'élan de N'Golo Kanté au milieu, l'équipe de France se créait ensuite plusieurs occasions franches coup sur coup. Mais ni Kylian Mbappé, sur une frappe forte au premier poteau (15e), ni Corentin Tolisso, sur un tir croisé de loin (19e), ni Antoine Griezmann, d'une belle demi-volée (26e), n'ont réussi à donner un peu d'air aux Bleus.
Kostadinov manque l'égalisation… Alignés en trio devant, Mbappé, Griezmann et Lacazette, la surprise du chef Deschamps, ont d'abord été actifs avant d'être, à l'image de l'équipe, brouillons, voire carrément transparents. Car, en dehors d'une dernière incursion de Lacazette dans la surface, repris in extremis par Vasil Bojikov (29e), l'équipe de France s'est mise à déjouer, au moment où Kanté, touché aux ischio-jambiers, a quitté le terrain sur blessure. Sans doute pas un simple hasard…
Les Bleus ont même été mis en danger en fin de première période par une équipe de Bulgarie loin d'être géniale jusqu'ici sur le reculoir. Et il a fallu un exploit du capitaine Hugo Lloris pour conserver l'avantage. Sur une frappe lointaine de Todor Nedelev, le portier de Tottenham a d'abord repoussé le ballon de manière bien maladroite, avant d'effectuer une parade superbe, d'une main, sur la reprise de la tête de Georgi… Kostadinov, homonyme du fameux Emil Kostadinov, qui avait privé les Bleus de Coupe du monde en novembre 1993. Pas de spectre cette fois, mais un noir total pendant près d'une heure, en dehors d'une nouvelle frappe, non cadrée, du volontaire Mbappé en toute fin du premier acte.
Lloris sauve les Bleus d'une main ferme :
Destin en mains. La deuxième période a en effet été un ersatz de football dans un stade ouvert aux quatre vents et sur une pelouse détrempée. On retiendra uniquement la nervosité des Bleus, incarnée par Corentin Tolisso, qui a été au moins hargneux, lui. Les entrants, Adrien Rabiot surtout, qui a rarement joué juste, n'ont pas été brillants, Dimitri Payet et Olivier Giroud, que l'on attendait titulaires, devant se contenter de quelques minutes lors d'une fin de match qui nous a paru bien longue, et pas seulement parce qu'on craignait un but bulgare… Les Bleus, assurés de terminer deuxièmes de leur groupe et donc de disputer au minimum les barrages, recevront la Biélorussie avec un impératif - gagner ou faire aussi bien que la Suède, qui se déplacera aux Pays-Bas - et très certainement une envie : celle de terminer sur une bonne note une campagne de qualification où le très plaisant aura alterné avec le franchement insuffisant.
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