TOUR DE FRANCE - Alberto Contador a repris dix secondes au maillot jaune Andy Schleck. Jusqu'à deux kilomètres de l'arrivée, Alexandre Vinokourov y a cru. Mais dans une montée Laurent-Jalabert qu'il avait jusque-là bien maîtrisée, avec panache et courage, le coureur kazakh a vu débouler dans son rétro son coéquipier chez Astana, Alberto Contador, avec, collé à ses basques, Joaquin Rodriguez. Un duo gagnant, mais dans le désordre, ce vendredi à Mende, conclusion de la 12e étape de ce Tour de France 2010. Dans la descente menant à la ligne, le leader de la formation Katusha a parfaitement géré son face-à-face avec le double vainqueur de la Grande Boucle en le laissant prendre l'initiative pour le doubler dans les derniers mètres. Sa première victoire dans l'épreuve pour son tout premier Tour de France, à 31 ans. "Après dix ans de carrière, il était temps !", a-t-il réagi, sourire aux lèvres, au micro de France 2 après la course. Contador: "J'avais de très bonnes sensations""Je savais qu'il fallait que j'anticipe et que ça allait être difficile, a-t-il ajouté. Je connaissais cette montée parce que j'avais déjà fait Paris-Nice et que j'étais venu la reconnaître. Je savais que je pouvais battre Alberto Contador." Un Alberto Contador qui, lui aussi, connaissait cette arrivée à Mende comme sa poche pour s'y être imposé deux fois sur "la Course au soleil". Mais cela n'a pas suffi pour qu'il lève les bras. Qu'importe, sa deuxième place avec 4" d'avance sur Alexandre Vinokourov envoie un message fort à la concurrence, notamment à Andy Schleck, qui conserve son maillot jaune mais a perdu 10" sur l'Espagnol. Car c'est bien le leader d'Astana qui a porté l'attaque à trois kilomètres de la ligne, scotchant sur place le coureur luxembourgeois et lui faisant bien comprendre que les 31" d'avance qu'il possède encore en tête du classement général peuvent fondre comme neige au soleil pour peu que les conditions soient réunies dans les Pyrénées. "Cette côte me plait bien, j'avais de très bonnes sensations, a avoué le vainqueur 2009. Je ne savais pas trop dans quel état était Andy, j'ai pu attaquer et lui prendre quelques secondes. C'est toujours bien de prendre du temps. Ça aurait été mieux de prendre plus de dix secondes, mais je devais le faire, m'engager. C'était un jour important pour moi."