Un réseau démantelé. Les autorités brésiliennes ont démantelé un important réseau de vente illégale de tickets pour le Mondial et enquêtent sur d'éventuelles complicités au sein des fédérations brésilienne, argentine et espagnole, ainsi que de la Fifa. "Nous pensions que le Franco-Algérien Mohamadou Lamine Fofana était de la Fifa et à la source (du trafic). Mais après son arrestation, nous nous sommes rendus compte qu'il y avait quelqu'un au-dessus de lui à la Fifa avec un intermédiaire à Match Hospitality", prestataire de la Fifa, a indiqué le commissaire Fabio Barucke, de la police civile.
Le frère de Ronaldinho impliqué ? Outre ce Franco-Algérien, dix personnes soupçonnées d'appartenir à cette organisation ont été interpellées à Rio et Sao Paulo, dans le cadre de ce coup de filet baptisé "Opération Jules Rimet", du nom de l'ancien président français de la Fifa et initiateur de la Coupe du monde. Le frère et agent du célèbre footballeur brésilien Ronaldinho Gaucho, Roberto de Assis Moreira, sera appelé à s'expliquer dans le cadre de cette enquête, a également indiqué le parquet de Sao Paulo. Le frère de Ronaldinho "a dit à certains de ses amis qu'il pouvaient acheter des billets via ce système" pour assister à des matches dans des tribunes VIP, a déclaré le procureur Marcos Kac. "Si nous établissons une relation avec le groupe, si nous constatons qu'il a collaboré, alors il serait impliqué. Pour l'instant il ne l'est pas", a précisé le procureur.
Des billets gratuits revendus. Selon la police civile brésilienne, le trafic portait sur la revente de billets fournis à titre gracieux par la Fifa à des parraineurs, des fédérations, des ONG ou des joueurs. "La bande facturait beaucoup d'argent pour chaque match. Elle vendait environ mille entrées par match avec un prix de base de 1.000 euros pour chacune", a expliqué le procureur. Le procureur a expliqué que certaines des places saisies étaient à l'origine destinées aux fédérations du Brésil, d'Argentine et d'Espagne. "Nous enquêtons sur cela", a-t-il encore déclaré. "Nous avons également des soupçons sur le fait qu'ils avaient des contacts avec quelqu'un de la Fifa. Nous sommes en train d'enquêter là-dessus", a ajouté le procureur. La vente s'opérait via trois entreprises de tourisme de Copacabana (zone sud de Rio) qui ont été fermées par la police.
La vente parallèle difficile à endiguer. Malgré d'interdiction de la vente parallèle, plusieurs journalistes de l'AFP ont assisté à des opérations de revente autour des stade au Brésil. Mardi, avant la rencontre Argentine-Suisse (1-0) à Sao Paulo, le billet se négociait autour de 1.200 euros. La police brésilienne a déjà arrêté plusieurs dizaines de revendeurs depuis le début du Mondial. Dans un communiqué publié mercredi soir, le directeur du marketing de la Fifa Thierry Weil a rappelé son opposition à toute forme de vente illégale de billets.