En choisissant le Qatar pour organiser la Coupe du monde 2022, la FIFA poursuit son ouverture au monde, entamée avec l'Afrique du Sud en 2010. Nous sommes désormais au XXIe siècle et la désignation des pays hôtes ne répond plus à la logique d'une alternance Europe-Amériques. Dès son premier discours de vainqueur, jeudi, à Zurich, le fils de l'émir du Qatar, le cheikh Mohammed bin Hamad al-Thani, a d'ailleurs souligné que la victoire de son pays était aussi celle d'une région.
"Merci pour les millions de gens qui vivent au Moyen-Orient, a-t-il expliqué, dans des propos repris dans L'Equipe. Merci à tous ceux qui ont cru en nous et à la FIFA. Il a été difficile de prouver que le Qatar pouvait le faire. La FIFA y a cru." Et Zinedine Zidane a cru au Qatar.
L'ancien meneur de jeu des Bleus s'était en effet engagé pour Qatar 2022. Présent à Zurich avec la délégation, il s'est dit "très content" de la victoire de l'émirat, qui représente, selon lui, "le monde arabe qui émerge". Zidane, dont les parents sont originaires de Kabylie, en Algérie, a non seulement offert une caution footballistique à la candidature qatarienne mais il lui a également donné une coloration "panarabe".
"Un nouvel essor pour la région du Moyen-Orient"
En voyage officiel en Algérie, jeudi soir, l'émir du Qatar, le Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, a d'ailleurs estimé que la désignation du Qatar est "un évènement qui vous concerne vous aussi en Algérie ainsi que tout le monde arabe". Le Cheikh, qui s'est entretenu avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a ajouté que ce Mondial 2022 allait constituer "un nouvel essor pour la région du Moyen-Orient".
De part son appartenance à cette région, le Qatar, qui partage une frontière avec l'Arabie Saoudite et qui est seulement séparé de l'Iran par le Golfe Persique, sait qu'il sera attendu sur le terrain de la sécurité, comme le fut l'Afrique du Sud en 2010 et comme le sera le Brésil en 2014. Conscient de cette problématique - parmi d'autres -, le fils de l'émir a d'ores et déjà annoncé une "Coupe du monde immaculée".
Quant à la chaleur, les organisateurs expliquent qu'elle sera contenue par des stades hypermodernes. "C'est promis, les installations sportives seront d'une qualité optimale et feront la fierté de tous les Arabes." Conscient que le choix de la FIFA de confier la Coupe du monde à un si petit pays (11.437 km2, 1,7 million d'habitants) peut étonner, le Qatar a choisi de s'ériger en représentant d'une région, qui va accueillir pour la première fois un événement sportif d'une si grande envergure. Logique, cette position est également une source de grosse pression...