Cristiano Ronaldo est dans la tourmente. La police de Las Vegas a ouvert une enquête sur les accusations portées par Kathryn Mayorga, 34 ans aujourd'hui, qui affirme dans une plainte au civil que le footballeur l'a violée le 13 juin 2009. Soutenu par son club, la Juventus Turin, le Portugais pourrait en revanche voir ses sponsors le fuir. Plusieurs d’entre eux ont déjà pris leurs distances avec le quintuple Ballon d’Or, l'un des sportifs les mieux payés et les plus rentables de la planète.
Disparu du site de Fifa 19. Parmi les sponsors inquiets de voir cette affaire resurgir : Nike. La firme de l'Oregon s’est rapidement exprimée via un porte-parole. "Nous sommes profondément préoccupés par ces accusations inquiétantes et continuerons de suivre de près la situation", a ainsi déclaré, jeudi, un porte-parole de l'équipementier. Selon le magazine Forbes, CR7 est seulement l'un des trois sportifs auxquels la firme à la virgule a accordé un contrat à vie en compagnie des stars de la NBA LeBron James et Michael Jordan.
Dans la foulée, EA Sports, éditeur du jeu vidéo Fifa dont Ronaldo était la tête d'affiche pour la dernière mouture, sortie le 28 septembre, a également communiqué. "Nous suivons la situation de près car nous attendons des sportifs qui sont en couverture de nos produits et de nos ambassadeurs qu'ils se comportent d'une manière conforme aux valeurs d'EA", explique le groupe américain dans un communiqué où il juge les accusations contre le Portugais "préoccupantes". Vendredi, Cristiano Ronaldo avait par ailleurs tout simplement disparu du site du jeu FIFA 19 et de la page d’accueil de celui d’EA Sports…
Meanwhile @EA removed #CristianoRonaldo picture from the website. Old and new versions ⬇️ pic.twitter.com/NaeofgDPFY
— Francesco Porzio (@fraporzio95) 5 octobre 2018
Des marques prudentes. Alors que l’enquête pour viol qui vise Cristiano Ronaldo n’est ouverte que depuis quatre jours, les sponsors prennent déjà des mesures de précaution. "Les marques aiment les sportifs qui ont une image d’excellence, elles peuvent la véhiculer auprès de leurs followers. Mais elles sont aussi de plus en plus soucieuses vis-à-vis des sportifs qui dévient dans leur comportement", explique au micro d’Europe 1 Christophe Lepetit, économiste du sport au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges. Une prudence accentuée par la vague #MeToo qui a bouleversé nos sociétés.
Pour Cristiano Ronaldo, ces accusations, qui ternissent son image, pourraient aussi avoir des conséquences financières importantes. "Il bénéficie d’un fort soutien des annonceurs : ses contrats commerciaux lui apportent 47 millions de dollars par an (41 millions d'euros), la moitié de sa rémunération", souligne Christophe Lepetit. "Il ne faut pas oublier que l’objectif des marques, c’est d’utiliser l’image des sportifs pour développer leurs propres revenus. Il ne faut pas que cela devienne contre-productif de s’associer à des sportifs dont l’image est écornée", ajoute-t-il.
Des précédents avec Woods et Armstrong. Cristiano Ronaldo n’est pas le premier à faire face à ce genre de situation. "Tiger Woods a connu des déboires dans sa vie personnelle qui ont conduit un certain nombre de sponsors à le lâcher, avec des contrats aux montants relativement comparables", rappelle Christophe Lepetit. Idem pour Lance Armstrong, lâché par Nike quand il avait avoué s’être dopé au cours de sa carrière cycliste. "La différence c’est que, pour Lance Armstrong, les faits de dopage étaient avérés", nuance l’économiste du sport. "Dans le cas de Cristiano Ronaldo, Nike temporise en attendant de voir si la police trouve des éléments tangibles pour poursuivre Cristiano Ronaldo."