Même quand on est champions du monde, jouer en Allemagne n'est pas une sinécure. Pour leur premier match depuis leur sacre planétaire, les Bleus ont obtenu un bon résultat nul (0-0) à Munich, jeudi soir lors de la première journée de la Ligue des nations. L'équipe de France, bousculée en fin de match par une Mannschaft revancharde après sa déroute au Mondial, peut remercier son gardien de but Alphonse Areola.
Le joueur du PSG, titularisé suite aux blessures d'Hugo Lloris et Steve Mandanda, a fêté sa première sélection par une rencontre quasi parfaite, avec plusieurs arrêts décisifs en seconde période. Les Bleus peuvent désormais se concentrer sur leur prochain rendez-vous, dimanche soir contre les Pays-Bas, où le public du stade de France fêtera ses héros.
Une rentrée pas simple. Si le temps des célébrations n'est pas encore terminé, l'équipe de France a eu la preuve jeudi soir que son nouveau statut ne lui autorisera aucun relâchement. Certes, les Bleus n'ont pas été particulièrement inquiétés lors d'une triste première période qui revêtait tous les atours d'un match amical. Mais l'Allemagne restant l'Allemagne, le retour des vestiaires a été bien plus délicat. Dominés physiquement, les hommes de Didier Deschamps ont été sérieusement bousculés dans la dernière demi-heure, concédant plusieurs grosses occasions.
"C'était un match assez fermé. Il y a eu pas mal de déchets techniques. Évidemment que tous les joueurs ne sont pas au mieux sur le plan athlétique. L'objectif était de gagner mais l'Allemagne a mis beaucoup de densité. C'est un bon résultat", a convenu Didier Deschamps, interrogé après le match sur TF1.
Areola, une première parfaitement réussie. Si les Bleus ont réussi à préserver le point du nul, ils le doivent en grande partie à Alphonse Areola. Le gardien du PSG, titularisé suite aux blessures d'Hugo Lloris et Steve Mandanda, a sorti une prestation XXL pour sa première sélection avec l'équipe de France. Le "titi" parisien s'est chauffé les gants en première période, se couchant bien sur une frappe forte de Timo Werner (18e), avant de prendre feu au retour des vestiaires.
C'est simple : Areola a tout sorti en seconde période. Il s'est d'abord signalé par un arrêt sublime sur une frappe enroulée et soudaine de Marco Reus (64e) et en repoussant parfaitement une demi-volée de Mats Hummels (72e). Puis, à la 75e, il a claqué un centre vicieux en corner, pour ensuite, dans la foulée, sortir une tête de Matthias Ginter d'une magnifique "horizontale". Oui, Areola a bien le niveau international. Le futur des Bleus au poste de gardien de but, c'est lui.
L'attaque a tiqué. Pour ce match de rentrée, l'équipe de France est restée fidèle aux valeurs qui ont fait son succès à la Coupe du monde : une base défensive (très) solide et un jeu offensif basé sur des contres. Sauf que jeudi soir, les attaquants tricolores n'avaient pas de jus. Olivier Giroud n'a pas enrayé sa longue période de disette en Bleu, malgré une belle tête sortie par Manuel Neuer (36e) et une "madjer" ratée d'un souffle sur un centre de Kylian Mbappé (45e). Blaise Matuidi, titulaire encore une fois au poste (assez inhabituel pour lui) d'ailier gauche, n'a pas plus convaincu.
Finalement, seuls les éclairs de Kylian Mbappé (et dans une moindre mesure d'Antoine Griezmann) ont égayé la soirée des Bleus. L'attaquant du PSG a régulièrement suscité l'admiration de l'Allianz Arena par ses prises de balles supersoniques et ses fulgurances techniques. Mais même lui ne peut pas tout faire tout seul.
La semelle de Rüdiger sur Pavard. Benjamin Pavard, de son côté, a vécu une soirée difficile. Le latéral des Bleus, souvent débordé par la vitesse de Timo Werner, a beaucoup souffert en deuxième période. La partie avait déjà mal débuté pour le joueur de Stuttgart, victime d'une impressionnante semelle de la part d'Antonio Rüdiger dès la deuxième minute.
Alors qu'il était à la lutte avec le défenseur allemand, Pavard a taclé la balle sur le côté droit. Problème : Rüdiger s'est littéralement essuyé les crampons sur le Français, lui laissant au passage de sérieuses traces sur le cou. Un geste semble-t-il volontaire mais qui n'a pas été sanctionné par l'arbitre. Soit…
L'Allemagne a de la ressource. À l'image de Rüdiger, l'Allemagne avait une revanche à prendre. Les Allemands, piteusement éliminés au premier tour du Mondial, ont posé la première pierre de leur opération reconstruction. Après une première période timide, les champions du monde 2014 sont montés en régime jusqu'à copieusement dominer les Bleus en fin de match. Malgré de nombreuses occasions, il ne leur aura manqué qu'un but pour se faire pardonner par leur public. Sauf que, comme depuis plusieurs années, la Mannschaft manque cruellement de réalisme devant les buts. Un problème que ne connaissent pas les Bleus de Deschamps.