Les jours passent et l’OM continue de se déchirer en coulisses. En cause : le sort de l’entraîneur André Villas-Boas, grand artisan de la belle deuxième place du club et de son retour en Ligue des champions. Mais avec le départ la semaine dernière de son grand ami et directeur sportif Andoni Zubizaretta, le charismatique et populaire portugais pourrait bien à son tour quitter la Canebière.
Face à lui, le président Jacques-Henri Eyraud, contesté par les fans, joue désormais gros. Il a proposé une première offre de prolongation à son entraîneur, qui l’a refusée selon le quotidien L'Equipe. Une véritable partie de poker menteur qui pourrait laisser de profondes traces et avoir de lourdes conséquences pour l’OM.
André Villas-Boas a la main
Il y a déjà plusieurs mois, André Villas-Boas avait lié son sort à celui d’Andoni Zubizaretta. Avec le départ du directeur sportif espagnol, le sort de l’entraîneur portugais faisait peu de doutes. Mais ces derniers jours, une véritable lutte d’influence se noue dans les coulisses du club phocéen. L’ancien coach de Porto et de Chelsea n’a pas acté la fin de son aventure sur la Canebière.
"AVB" a cependant refusé une première offre de prolongation de la part de ses dirigeants, alors qu’une deuxième est actuellement en cours de rédaction. Il faut dire que rien ne presse pour celui qui a décroché une inespérée deuxième place de Ligue 1 avec l’OM. Villas-Boas dispose d’encore un an de contrat et du soutien de l’immense majorité des bouillants supporters phocéens, même si le pacte de confiance avec ses dirigeants semble rompus.
Eyraud marche sur des œufs
Face à lui, le président Jacques-Henri Eyraud se retrouve coincé. Le dirigeant marseillais, vivement critiqué par les fans, doit jongler entre deux impératifs a priori inconciliables : l’ambition sportive d’une équipe qualifiée pour la Ligue des champions et la nécessité de faire rentrer de l’argent dans un club très lourdement endetté. L’OM, menacé par le fair-play financier de l’UEFA, doit vendre pour au moins 60 millions d’euros de joueurs (donc potentiellement un voire plusieurs titulaires, comme Kamara ou Sanson) d’ici la fin juin, sous peine de lourdes sanctions.
La stratégie du président marseillais est en tout cas illisible. En actant le départ de Zubizarretta, il savait que le maintien de Villas-Boas ne tenait qu’à un fil. Mais "JHE" ne veut pas assumer cette décision impopulaire, alors il tente d’inverser le jeu en proposant une prolongation de contrat à son entraîneur. Signe supplémentaire de cette forte tension : le club a publié mardi après-midi un communiqué pour "rétablir la vérité des faits". L'OM assure avoir transmis lundi soir à André Villas-Boas "une proposition de prolongation de contrat de deux ans (saisons 2021/22 et 2022/23) + une année en option (2023/24), si l’OM est qualifié en Champions League cette année-là."
Mais personne n’est dupe sur les relations très compliquées entre Eyraud et Villas-Boas. Pendant ce temps, le club perd un temps précieux pour préparer la saison prochaine. L’OM, ou l’art de se tirer tout seul un ballon dans le pied.