Consécration pour l'Asvel. Mené deux victoires à rien, Villeurbanne a réussi l'exploit de conquérir un dix-huitième titre de champion de France de basket-ball aux dépens de Strasbourg (80-77), vaincu pour la quatrième année d'affilée en finale, mardi soir en Alsace.
Résurrection de l'Asvel. Devant des spectateurs strasbourgeois abasourdis par cette énième désillusion, l'Asvel a remporté la série 3 à 2 au terme d'une saison faite de hauts et de bas au cours de laquelle elle a montré deux visages, à l'image de la finale. Au bord du précipice il y a moins d'une semaine, le club rhodanien, présidé depuis deux ans par l'icône du basket français Tony Parker, est redevenu une machine à gagner. Deux fois victorieuse à l'Astroballe (90-69, 60-59), l'Asvel a porté l'estocade au Rhénus, où la SIG avait pourtant maîtrisé les deux premiers matches (80-73 puis 73-61). Pour l'Asvel, c'est une résurrection. Ce dix-huitième sacre national (record, avec sept titres d'avance sur Limoges) met fin à six années de disette. Son dernier trophée en ProA avant cette folle soirée remontait à 2009, avec comme coach... Vincent Collet !
Une victoire pour Tony Parker, le président du club. Au regard de ses résultats, dignes de montagnes russes, la "Green Team" ne se situait pourtant pas parmi les favoris au début des play-offs, surtout au regard de la gifle infligée par Le Mans (88-75) en finale de la Coupe de France début mai. Mais ce sévère revers à Paris a eu le don de redynamiser Villeurbanne. Pour se hisser en finale, Kahudi et ses partenaires avaient douché l'enthousiasme des shooteurs fous de Chalon-sur-Saône en quarts (2-0) puis maté Monaco (3-1), le champion de la saison régulière, en demies. Face à Strasbourg, les Verts étaient d'abord retombés dans leurs travers. Mais le discours musclé de Parker, avant le troisième épisode, les a remobilisés. Leur défense implacable a fait le reste pour le plus grand plaisir de "TP", titré pour la première fois en tant que président et propriétaire du club.
Le funambule Beaubois. Le meneur des Spurs de San Antonio devait à l'origine rentrer au Texas auprès de son épouse, enceinte de leur deuxième enfant. Mais devant l'enjeu, il s'est ravisé pour une nouvelle fois porter bonheur à ses joueurs - et jeter un mauvais sort à Collet, son coach en équipe de France. Sous le regard tendu de son patron star, l'Asvel a failli mettre son adversaire K.O dès les dix premières minutes. Grâce à l'adresse primée de ses shooteurs, dont Ware, elle a enclenché un 9-0 (20-9) que la SIG a eu bien du mal à encaisser. Plus entreprenant, Villeurbanne a gardé l'avantage, malgré un sursaut dans le deuxième quart-temps de Strasbourg. Les "Verts" mettaient les bouchées doubles au retour des vestiaires, l'écart gonflant rapidement. Une banderille de loin de Kahudi sonnait même comme un coup de grâce (65-43). Mais Strasbourg revenait tout près (75-74) à moins d'une minute de la fin grâce à son funambule Beaubois. Avant que l'Asvel ne scelle finalement l'issue de la finale sur la ligne des lancers francs.