Bras de fer entre Marcelo Bielsa et le Losc : décision des prud'hommes attendue mardi

Marcelo Bielsa réclame plus de 18 millions d'euros au Losc qui l'a licencié cet hiver.
Marcelo Bielsa réclame plus de 18 millions d'euros au Losc qui l'a licencié cet hiver. © AFP
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Christophe Lamarre et AFP, édité par A.H. , modifié à
Licencié par le Losc, Marcelo Bielsa a demandé une provision de six millions d'euros devant le conseil des prud'hommes.

La bataille entre Marcelo Bielsa et son ancien club du Losc ne fait que commencer. Mardi après-midi, les juges des prud'hommes diront s'ils acceptent ou pas le principe d'une provision de 6 millions d'euros, en attendant que l'affaire soit jugée sur le fond. Les deux camps sont opposés depuis que Bielsa a été écarté puis licencié par Lille, en novembre et décembre 2017, à la suite de mauvais résultats sportifs. L'ancien entraîneur demande 18 millions d'euros au Losc.

Une "clause-parachute". Le technicien argentin, licencié pour faute grave, s'appuie sur une "clause parachute" contenue dans un pré-contrat signé le 14 février 2017 pour justifier sa demande. Cette clause indique que Marcelo Bielsa peut prétendre à toucher tous les salaires restants dus quelles que soient les raisons de la rupture ou de la résiliation du contrat. Ce qui lui donne le droit de réclamer une somme provisionnelle, a expliqué Me Brusa, son avocat. De son côté, le Losc rejette cet argument en faisant valoir que le seul contrat de travail entre les deux parties a été signé le 1er juillet 2017. Or, "il n'y a pas de parachute doré dans ce contrat de travail", a souligné Me Wambeke après sa plaidoirie.

 

Un enjeu très lourd pour le club lillois. Le licenciement de l'entraîneur argentin est-il abusif ou non ? Les indemnités réclamées sont-elles justifiées ou pas ? De cela, il ne sera pas encore question mardi. Pour autant, le Losc joue gros. Au bord de la relégation, sa situation sportive est on ne peut plus délicate. Sur le plan financier, c'est pire, car le club lutte déjà pour sa survie.

Vers une procédure de redressement judiciaire ? C'est d'ailleurs sous cet angle que doit être appréciée la décision du tribunal à venir. Imposer aux dirigeants lillois de provisionner une telle somme peut avoir des conséquences très lourdes, d'autant qu'ils sont surveillés de près par la DNCG, la commission chargée de contrôler les finances des clubs professionnels. Une condamnation, même provisoire, ferait désordre. Au cas où la justice considérerait que le club nordiste est en cessation de paiement, cela entraînerait l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.

L'avocat de Marcelo Bielsa le sait et l'assure : une négociation à l'amiable est toujours possible. Le tribunal se prononcera vers 14 heures. Il y a très peu de chance pour que Marcelo Bielsa soit présent, tout comme son avocat.