Carburant : grève reconduite à TotalEnergies et Esso-ExxonMobil malgré les pressions

La CGT et FO ont voté la reconduction de la grève dans les raffineries d'ExxonMobil en France
La CGT et FO ont voté la reconduction de la grève dans les raffineries d'ExxonMobil en France © Lou BENOIST / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Plusieurs syndicats ont reconduit mardi les grèves à TotalEnergies et Esso-ExxonMobil malgré les pressions du gouvernement et un accord majoritaire sur les salaires signé à Esso-ExxonMobil. "Nous mettons tout en œuvre pour que cette situation s'arrête", a dit le porte-parole du gouvernement Olivier Véran au lendemain d'une réunion d'urgence à Matignon.

Plusieurs syndicats ont reconduit mardi les grèves à TotalEnergies et Esso-ExxonMobil malgré les pressions du gouvernement et un accord majoritaire sur les salaires signé à Esso-ExxonMobil. La CGT et FO ont décidé de reconduire mardi la grève qui touche les deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, au lendemain de la signature d'un accord sur les salaires par la CFDT qui a ainsi rejoint la CFE-CGC, tandis que CGT et FO ont rejeté cet accord, a indiqué à l'AFP la CGT.

À TotalEnergies, les grévistes ont également choisi de prolonger la grève, en dépit de l'appel du gouvernement de lever "sans délai" les blocages des dépôts, a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe. "Nous mettons tout en œuvre pour que cette situation s'arrête", a dit le porte-parole du gouvernement Olivier Véran au lendemain d'une réunion d'urgence à Matignon, évoquant la possibilité de procéder à des réquisitions ou de rouvrir les accès aux dépôts.

 

"Nous prendrons nos responsabilités"

"Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai. Sans quoi, nous prendrons nos responsabilités, c'est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever", a-t-il dit. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a renchéri. "Il y a une seule solution: le déblocage sans délai des dépôts de carburant et des raffineries", a-t-il déclaré sur franceinfo, en appelant à ce que les négociations à TotalEnergies démarrent "aujourd'hui", mardi. "Il n'y a plus aucune raison qu'il y ait le moindre blocage" à Esso-ExxonMobil, a estimé Olivier Véran.

Mais si la CFDT et la CFE-CGC sont majoritaires au sein du groupe, les syndicats CGT et FO, à l'origine du mouvement de grève, représentent plus de 50% des personnels de la raffinerie de Fos-sur-Mer. A celle de Notre-Dame-de-Gravenchon, la situation est "très équilibrée entre les quatre organisations syndicales", CFDT et CFE-CGC représentant d'un côté un peu plus de 50% et le reste étant partagé entre CGT et FO, selon Christophe Aubert, délégué syndical central CGT.

"La grève revoté à une large majorité"

Le mouvement a été reconduit ce matin à 06H00" après une proposition de la direction qui est "toujours sur la même proposition que celle du 20 septembre à l'exception de l'octroi d'une prime", a indiqué à l'AFP Christophe Aubert, selon qui l'amélioration de l'offre formulée consiste essentiellement en une prime. À TotalEnergies, "on est toujours en attente de précisions en matière de négociations par la direction" et les salariés ont donc "revoté à une large majorité" la grève ce matin, a expliqué Eric Sellini à l'AFP.

En parallèle, le gouvernement "discute avec Total" pour qu'il puisse "y avoir une prolongation sur quelques jours de la ristourne" mise en place par le groupe, a indiqué Olivier Véran. "Les jours de blocage d'accès au carburant que l'on est en train de vivre aboutiront aussi à des prolongements - c'est ce que nous demandons à Total - des ristournes", a confirmé son collègue chargé des Transports, Clément Beaune, sur RMC. Cette ristourne de 20 centimes le litre consentie par l'énergéticien était censée prendre fin le 1er novembre.