L'heure est au bras de fer entre la Ligue de football professionnel (LFP) et ses diffuseurs Canal+ et beIN Sports. Ces derniers refusent pour le moment de régler les derniers versements de droits télé qu'ils doivent à la LFP, soit 110 millions d'euros pour Canal+ et 42 millions d'euros pour beIN en raison de la suspension des championnats due au Covid-19. "C'est catastrophique pour nous, le club de Dijon", se désole Olivier Delcourt, président du Dijon Football Côte-d’Or (DFCO), actuellement 16ème de Ligue 1, vendredi sur Europe 1.
"Le club est dans d'énormes difficultés"
"C'est cinq millions de pertes de droits télé donc plus d'un quart de notre budget. Donc le club est dans d'énormes difficultés comme l'ensemble des clubs de foot professionnel, Ligue 1 et Ligue 2 aussi", explique-t-il.
Pour les diffuseurs, cette situation s'explique par les pertes importantes de recettes publicitaires et d'audience pendant la crise. Par engrenage, la décision fragilise fortement les clubs professionnels, dont environ 50% des finances proviennent des droits télé. "Pour le DFCO, les droits télé représentent de l'ordre de 50 à 55% du budget du club. On a un budget en gros de 38 millions d'euros et les droits télés sont estimés à 20 millions d'euros pour Dijon. Donc le fait que Canal + et BeIn ne versent pas les droits télé à l'échéance du mois d'avril, ça pose de gros problèmes financiers et de trésorerie pour l'ensemble des clubs du football français", poursuit Olivier Delcourt.
98% des salariés du DFCO en chômage partiel
Les salariés de son club sont pour le moment à 98% en chômage partiel. "Cela représente entre 120 et 130 personnes" au chômage partiel, précise le président du DFCO. Mais celui-ci espère bien que le championnat va reprendre "quand cette pandémie aura disparu et que les conditions seront requises pour que le championnat reprenne dans de bonnes conditions". "Pour l'instant, le championnat n'est pas terminé. L'ensemble des présidents souhaite que le championnat aille au bout et donc on fait tout ce qu'il faut pour que ça aille au bout", ajoute-t-il.
Si le conflit et l'épidémie devaient perdurer, des licenciements ne sont pas exclus. "Après, il ne faut pas présager de l'avenir, le principal c'est qu'on sorte de cette pandémie (...) Il faut renflouer les clubs et trouver des solutions pour que ça perdure", rassure Olivier Delcourt. "Si on va au terme du championnat, on touchera les droits télé normalement et donc il n'y aura pas de raison de licencier."
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Olivier Delcourt assure également avoir le soutien de ses joueurs, "prêts à fair des efforts pour que le club perdure". Une médiation entre les diffuseurs et les présidents des clubs de Paris, Toulouse, Marseille et Nice est actuellement en cours.