Le choc des huitièmes de finale de la Ligue des champions est d’ores et déjà lancé. À moins d’un mois du match aller entre le Real et le PSG (le 14 février à Santiago-Bernabeu), les deux équipes ont vécu un week-end aux destinées opposées. Les Madrilènes, en crise de résultats depuis plusieurs semaines, se sont parfaitement relancés en championnat d’Espagne en écrasant le Deportivo la Corogne 7-1.
À l’inverse, les Parisiens, larges leaders de Ligue 1, ont subi un coup d’arrêt sur la pelouse de Lyon (2-1), victimes d’un but sublime de Memphis Depay à la dernière minute et d’une rencontre heurtée et tendue. Plus que la défaite, les hommes d’Unay Emery ont étalé les mêmes insuffisances entrevues plus tôt dans la saison à Marseille, en championnat, ou à Munich, en Ligue des champions. De quoi donner des idées à Zinédine Zidane, le coach du Real.
- Des gardiens pas au niveau
Pour passer l’obstacle madrilène, Paris aura besoin d’un gardien capable de repousser les assauts des Ronaldo, Benzema, Bale, Isco and co. Le match à Lyon a, malheureusement pour le PSG, confirmé les craintes : avec Alphonse Areola et Kevin Trapp, le PSG est loin d’avoir toutes les garanties à ce poste. La responsabilité du jeune Français est clairement engagée sur le premier but, un coup franc magnifique de Nabil Fekir où son placement, loin du premier poteau, apparaît clairement suspect. En plus de cette faute, Areola a également affiché une fébrilité inquiétante dans les sorties et dans son jeu au pied.
Kevin Trapp, remplaçant depuis le début de la saison, pourrait-il être relancé par Unai Emery en vue du huitième de finale aller ? La question se pose, même si l’Allemand s’était rendu coupable d’une énorme boulette sur la pelouse… du Real Madrid, au premier tour de la Ligue des champions 2015-2016 (défaite 1-0 du PSG). Les Madrilènes s’en souviennent forcément…
La placement d'Alphonse Areola sur le coup franc de Nabil Fekir. pic.twitter.com/chrifcKQOc
— Actu Foot (@ActuFoot_) 21 janvier 2018
- Alves-Kurzawa, côtés faibles
Zidane n’a pas qu’observé la friabilité du dernier rempart parisien. Les latéraux, Daniel Alves et Layvin Kurzawa, ont une nouvelle fois plombé les espoirs du PSG. Les deux joueurs ont beau avoir été impliqués sur l’égalisation, le premier délivrant un centre pour la sublime reprise de volée du second, leur fébrilité défensive a sauté aux yeux. Depuis quelques semaines, Alves fait clairement ses 34 ans. Le Brésilien, expulsé pour un geste d’humeur envers l’arbitre (57e), pourrait perdre sa place à Madrid au profit de Thomas Meunier, toujours très bon… quand Unai Emery se décide à le faire jouer.
À gauche, Layvin Kurzawa a fait… du Kurzawa. Auteur d’un but magnifique, le latéral français a précipité la défaite des siens avec une relance totalement ratée dans l’axe, aboutissant à la frappe gagnante de Memphis Depay à la dernière seconde (94e). Son remplaçant, l’Espagnol Yuri Berchiche, a, comme Meunier, une chance à saisir en vue du huitième de finale aller. À l’inverse, si Alves et Kurzawa sont titularisés, les Madrilènes pourraient bien en profiter.
- Une nervosité inquiétante
Le PSG, réduit à dix pendant plus d’une demi-heure, n’a pourtant pas réalisé un mauvais match, loin de là. En infériorité numérique, les Parisiens ont réussi à contenir les assauts lyonnais, et même à garder le contrôle de la balle. "Jouer à dix contre onze, ce n'est jamais facile, mais je pense qu'on avait bien tenu", a confirmé Marco Verratti après la rencontre. Les Parisiens ont cependant, comme souvent depuis le début de l’ère qatarie, cruellement manqué de caractère dans un grand match.
Certes, Anthony Lopes, le gardien de l’OL, aurait pu être expulsé pour son impressionnante sortie sur Kylian Mbappé en début de match (le jeune Parisien, évacué, n’a heureusement pas été blessé gravement). Mais les Parisiens, pas forcément habitués à être secoués de la sorte en championnat, ont perdu pied mentalement. Même Daniel Alves, avec son immense expérience du haut niveau, a perdu les pédales en collant son front contre celui de l’arbitre, provoquant son expulsion. Marco Verratti et, plus étonnant, Edinson Cavani, ont eux aussi manifesté leur agacement contre l’homme en noir. Contre le Real de Sergio Ramos et Casemiro, deux joueurs (très) rugueux et (très) rusés, le PSG n’aura pas le droit de perdre son sang-froid de la sorte.
- Sans Neymar (ni Mbappé), ce n’est pas le même Paris
L’absence de Neymar, blessé à la cuisse droite et forfait dimanche soir, a confirmé la dépendance du PSG à sa star. Sans le Brésilien, l’attaque parisienne a ronronné, incapable de prendre le dessus sur les Lyonnais. La sortie précoce de Mbappé (36e) a également amputé le club de la capitale d’une arme offensive de premier choix. Angel Di Maria et Julian Draxler, entré en jeu à la place de la pépite française, ont eu bien du mal à peser et ont montré, s’il en était besoin, que sans Neymar ni Mbappé, le PSG n’était plus vraiment la même équipe. Mais à Madrid, les deux stars devraient, sauf blessure, être titulaires au coup d’envoi. Pas de quoi réjouir Zinédine Zidane…