L'exploit monumental de l'Italie ! Après une finale équilibrée et stressante, la Squadra Azzurra s'est finalement imposée au bout du suspense contre l'Angleterre en finale de l'Euro, au terme de la séance des tirs au but (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 2). C'est le manqué du jeune joueur anglais Bukayo Saka, 19 ans, face au gardien italien Gianluigi Donnarumma, qui a donné la victoire à la Nazionale, 53 ans après son seul titre européen acquis en 1968. Une grande performance de la part des joueurs de Roberto Mancini qui se sont révélés tout au long de la compétition. L'Italie partait de loin, après avoir été absente de la Coupe du monde 2018. La Nazionale conclut magnifiquement sa renaissance dans le stade de Wembley, le temple du football anglais.
Pour l'Angleterre en revanche, cette finale est une nouvelle désillusion. Le sélectionneur Gareth Southgate reste maudit avec la sélection anglaise avec cette défaite aux tirs au but. Un échec retentissant dans l'écrin de Londres qui prive le "pays du football" de voir la discipline rentrer à la maison pour de bon. Après le Portugal (2004) et la France (2016), c'est la troisième fois de suite qu'une nation hôte de la finale de l'Euro échoue sur la dernière marche.
L'Italie, 53 ans après !
Le match d'ouverture de l'Euro avait vu l'Italie s'imposer avec la manière contre la Turquie (3-0), chez elle à Rome. Le match de clôture voit la Nazionale triompher de l'Angleterre à Londres au bout de la séance des tirs au but. L'aboutissement d'une reconstruction de trois ans opérée par Roberto Mancini, après la non qualification au Mondial 2018. L'ancien entraîneur de l'Inter Milan et de Manchester City a insufflé un nouvel état d'esprit à sa sélection, en l'amenant à pratiquer un jeu plaisant et offensif. C'est ce que la Nazionale a réussi à faire tout au long de la compétition, jusqu'à son défi ultime remporté contre l'Angleterre.
L'Italie poursuit de cette façon sa série d'invincibilité avec un 34e match sans défaite. Malmenée d'entrée par une ouverture du score précoce (2e, Luke Shaw), les partenaires de Marco Verratti ont progressivement remis le pied sur le ballon pour repartir de l'avant. Sur un nouveau corner en milieu de seconde période, la reprise de la tête du milieu parisien a obligé le gardien anglais Jordan Pickford à repousser le ballon sur son poteau droit. Le défenseur Leonardo Bonucci est arrivé tel un renard des surfaces pour marquer de près (1-1, 67e) et haranguer la foule de supporters italiens massés derrière le but.
Forts de cette égalisation, les Italiens ont géré leur temps pour décrocher une prolongation et faire douter les Anglais. Après quelques tentatives sans réussite des deux côtés, la partie s'est logiquement conclue aux tirs au but. La Nazionale s'est appuyée sur son expérience de la demi-finale, remportée dans le même stade et de la même sorte face à l'Espagne quelques jours plus tôt (1-1, 4 t.a.b. à 2). La solidité mentale des joueurs de Roberto Mancini a fait la différence, malgré les manqués d'Andrea Belloti et Jorginho. Ils ont pu compter sur un Gianluigi Donnarumma des grands jours pour soulever un deuxième trophée européen, 53 ans après le premier titre de l'Italie en 1968.
Gianluigi Donnarumma, le héros de la Squadra
Il se fait désormais un nom du côté de la Botte. Dans l'ombre de l'ancien gardien international Gianluigi Buffon, vainqueur du Mondial 2006, le jeune Gianluigi Donnarumma (22 ans) apparaît au grand jour grâce à une finale de haut niveau, et son avenir s'annonce radieux. Le futur gardien du PSG a détourné deux tirs au but lors de la séance, face à Bukayo Saka et Jadon Sancho, qui ont permis à l'Italie de remporter le titre. Il avait également perturbé la course de l'attaquant anglais Marcus Rashford, lors du deuxième tir manqué par les Three Lions.
Impérial aux tirs au but, Donnarumma l'a également été pendant toute la finale. Bien qu'impuissant sur la reprise de volée hors de portée de Luke Shaw pour le premier but du match (0-1), le gardien italien a paré les quelques tentatives anglaises, notamment une tête du défenseur John Stones (64e) quelques minutes avant l'égalisation italienne. Donnarumma a aussi bénéficié d'un peu de réussite sur une sortie dans la surface qui a finalement sauvé son équipe en prolongation (108e). La suite, on la connait : comme face à l'Espagne, où il avait arrêté le tir au but décisif d'Alvaro Morata, Donnarumma a été une fois de plus monstrueux lors d'une nouvelle séance de penalties. Ce n'est pas pour rien que le héros de la Squadra Azzurra a été élu meilleur joueur de l'Euro.
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— beIN SPORTS (@beinsports_FR) July 11, 2021
L'ITALIE EST CHAMPIONNE D'EUROPE !!!!!!!!!
LES AZZURRI S'IMPOSENT AUX TIRS AU BUT FACE AUX THREE LIONS ! pic.twitter.com/pKw9AjKfvU
Le pari manqué de Gareth Southgate
Ce 11 juillet 2021 sera en revanche une nouvelle date maudite pour les supporters des Three Lions. Pourtant embarqués dans une ambiance indescriptible dans leur stade de Wembley, les joueurs de Gareth Southgate avaient commencé cette finale de la meilleure des manières en marquant dès la deuxième minute, par l'intermédiaire du latéral gauche Luke Shaw. Profitant des largesses défensives italiennes dès le début du match, le défenseur Kieran Trippier a pu centrer facilement pour son coéquipier du côté opposé, dont la reprise pied gauche était imparable pour Donnarumma (1-0, 2e).
Cependant, les Anglais ont perdu progressivement la maîtrise qu'ils avaient en début de rencontre en essayant de garder leur courte avance. Dépossédés du ballon la plupart du temps, Harry Kane, très peu dangereux, et ses partenaires ne se sont pas montrés à leur avantage devant le but. Seules deux tentatives de la tête de Harry Maguire (56e) et John Stones (64e), ainsi qu'une reprise lointaine de Kalvin Philipps (97e) ont mis en danger la Nazionale après l'ouverture du score.
L'échec de l'Angleterre vient également du pari manqué du sélectionneur Gareth Southgate. Lors de la séance de tirs au but, le tacticien anglais a fait tirer trois joueurs - Marcus Rashford (23 ans), Jadon Sancho (21 ans), Bukayo Saka (19 ans) - qui venaient d'entrer sur la pelouse et qui ont tous raté leur duel avec le gardien italien. Ces trois jeunes éléments n'avaient peut-être pas le mental assez solide pour prendre leurs responsabilités dans un moment aussi crucial pour leur pays.
L'Angleterre encore maudite
C'est donc une nouvelle désillusion pour les Three Lions qui perdent leur première finale majeure depuis 1966. Une malédiction pour Gareth Southgate, responsable de l'échec de son équipe en demi-finales à l'Euro 1996 à cause de son tir au but manqué contre l'Allemagne. Même s'il a réussi à remettre l'Angleterre sur les bons rails, après une quatrième place au Mondial 2018, le sélectionneur n'a pas su profiter du contexte avantageux de l'Euro 2020 pour son équipe avec six matches sur sept disputés à domicile pour l'emporter en finale, et prendre sa revanche sur 1996. Cette expérience pourrait toutefois lui servir pour la prochaine Coupe du monde au Qatar, pour laquelle la relève du football anglais pourra montrer son plus beau visage.