À cinq jours de l'arrivée du Vendée Globe, le suspens reste total dans la dernière ligne droite de la célèbre course à la voile en solitaire. Car alors que Louis Burton fondait sur Charlie Dalin en tête de la flotte vendredi, six bateaux restent séparés par moins de 150 milles nautiques. Un final "historique", selon le navigateur et skipper professionnel François Gabart, vainqueur de la compétition en 2013, et invité d'Europe 1. "C'est juste dingue, hallucinant", juge-t-il.
Si Dalin et Burton ont dépassé les Canaries, Herrmann n'a plus que 65,1 milles de retard. Derrière le trio de tête, Thomas Ruyant, Damien Seguin et Yannick Bestaven ne sont distancés que de 100 et 150 milles.
"Ce sont des compétiteurs"
"C'est objectivement historique", estime François Gabart. "Il n'est jamais arrivé dans l'histoire du Vendée Globe et dans l'histoire des courses majeures et tours du monde en course au large que, si proche de l'arrivée, il y ait autant de bateaux qui puissent jouer la gagne. C'est hallucinant".
Si cette incertitude est évidemment source de plaisir pour les spectateurs, le navigateur estime que ce suspens plaît aussi aux marins. "Ce sont des compétiteurs, ils aiment cette adrénaline de la compétition jusqu'au bout."
"Il y a toujours pleins de surprises sur le Vendée Globe"
Ce final est en fait à l'image de la course depuis le départ. "Il y a toujours pleins de surprise sur le Vendée Globe", rappelle François Gabart, qui note toutefois que cette année, "on a cette surprise de regroupements de flottes en permanence". Et d'expliquer : "Les premiers bateaux qui sont devant ont des conditions météo qui les font ralentir, et ça regroupe un petit peloton de bateaux qui n'arrivent pas à se départager".
Et la course pourrait rester indécise jusqu'au bout. Car dans le groupe de six, Herrmann et Bestaven bénéficieront de bonifications héritées de leur participation au sauvetage de Kevin Escoffier au large de l'Afrique du Sud début décembre. Ainsi, le vainqueur pourrait très bien ne pas être celui qui aura coupé en premier la ligne d'arrivée. "Ce serait encore une fois historique, et évidemment extrêmement frustrant pour le bateau qui arriverait devant et se ferait doubler par cette bonification, mais c'est la règle", réagit François Gabart.