Actuel 163e mondial, le droitier francilien, qui affrontera un compatriote, Quentin Halys, en quarts de finale du tournoi de Montpellier, peut rêver devenir le premier joueur né en 2004 à remporter un tournoi ATP. Et ce à son deuxième essai seulement. Sa première apparition dans un tableau final, Arthur Fils l'a effectuée à l'automne dernier, au Masters 1000 de Paris-Bercy : une défaite en trois sets, au 1er tour, contre l'Italien Fabio Fognini.
Déjà, il avait pu mesurer le chemin parcouru, moins de deux ans après être devenu le 4e tricolore à remporter l'Orange Bowl, le célèbre tournoi juniors, en décembre 2020. Depuis Bercy, le jeune Français d'1,85 m a encore donné un coup d'accélérateur à sa carrière, au point de prendre de l'avance sur les objectifs fixés par son entraîneur Laurent Raymond, ex coach de Corentin Moutet.
"Je n'ai perdu qu'un match depuis le début de saison donc ma confiance est vraiment très haute", a ainsi réagi Arthur Fils après sa victoire lundi au 1er tour de l'Open Sud de France. Sa victime ? Un certain Richard Gasquet, l'ancien espoir N.1 du tennis français, vainqueur de son 16e titre ATP début janvier à Auckland.
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"Il frappe fort"
Battu 7-5, 7-5 dans "son" tournoi, qu'il a gagné à trois reprises, l'Héraultais l'a assuré. Fils "joue bien, il frappe fort, il est rapide. Il a un très bon avenir". "Je ne saurai pas dire jusqu'où il ira, mais il ira haut. Il a la bonne mentalité et c'est certainement ça le plus important", a ajouté l'expérimenté Gasquet.
Battre l'ex numéro 7 mondial "donne encore plus de confiance", a de son côté sobrement commenté Arthur Fils, qui s'est surtout attaché à ne pas faire mentir son prestigieux aîné. Il a en effet immédiatement enchaîné, mercredi, en battant au 2e tour l'Espagnol Roberto Bautista Agut, 24e mondial et tête de série numéro 4, soit son plus bel exploit à ce jour. À l'issue d'un match complet et maîtrisé (6,3, 6-4), le natif de l'Essonne a savouré : "J'ai joué sans faire de fautes, avec beaucoup de coups gagnants et parfois un gros service", les chiffres confirment, avec 8 aces et des premières balles à plus de 200 km/h.
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"Emulation"
Ces qualités avaient déjà permis à Arthur Fils de se distinguer dans les catégories de jeunes. Après l'Orange Bowl, ce fan de Roger Federer, un de ses illustres prédécesseurs au palmarès, avait atteint la finale de Roland-Garros en 2021, battu par son compatriote Luca Van Assche, avec qui il s'entraîne régulièrement au Centre national d'entraînement.
Numéro 3 mondial chez les juniors cette même année 2021, Fils est à présent le mieux classé à l'ATP parmi la "génération 2004"... derrière ce même Luca Van Assche (numéro 145). Un camarade d'entraînement qu'il est assuré de dépasser lundi prochain grâce à son parcours à Montpellier. Encore loin, il est vrai, du premier des représentants de la génération précédente (2003), l'Espagnol Carlos Alcaraz, 2e joueur mondial.
Mais "il y a une belle génération qui arrive. Il y a une émulation très positive", jugeait Arthur Fils début janvier. Peut-il aller au bout à Montpellier ? Avant d'y penser, Fils peut cocher dès vendredi une case supplémentaire dans le tableau de marche de sa saison récemment détaillé par son entraîneur au Parisien: après un titre en Challenger (Oeiras, au Portugal) et une victoire sur le circuit principal, un dernier carré dans un tournoi ATP. L'étape suivante sera alors "un premier match en (tableau final de) Grand Chelem".