Dans moins de 200 jours, le 23 juillet très exactement, les Jeux Olympiques de Tokyo devraient débuter avec un an de retard dû au coronavirus. Hélas le conditionnel est plus que jamais de mise, malgré le discours volontariste des autorités japonaises. Car la situation sanitaire se dégrade et compromet la préparation de l’événement.
Et c'est une question à 13 milliards de dollars : les Jeux d’été les plus chers de l’Histoire auront-ils lieu ? Dans l’archipel nippon, l’heure est à l’état d’urgence sanitaire, celui qui pourrait pour la deuxième fois paralyser la capitale Tokyo et sa métropole, comme l'a annoncé lundi le Premier ministre japonais face à la recrudescence des contaminations au Covid-19.
Un quart des Japonais favorable au maintien des Jeux
A moins de sept mois de la cérémonie d’ouverture, seuls 20% des athlètes ont été sélectionnés. Les autres doivent encore gagner leur place et pour cela il faut s’entraîner, puis organiser des compétitions. Chose impossible en temps de restrictions.
Un vrai casse-tête donc. D’autant que les Japonais sont de plus en plus réticents : à peine un quart d’entre eux reste favorable au maintien des Jeux. La perspective de devoir accueillir en pleine pandémie des milliers d’athlètes, journalistes et spectateurs du monde entier en effraie plus d’un. Le défi sanitaire est en effet considérable, puisque les Jeux doivent rassembler 11.000 sportifs venus de 206 pays, accompagnés d'au minimum 5.000 officiels et entraîneurs, 20.000 représentants des médias et 60.000 bénévoles, avec nombre de compétitions dans des salles fermées.
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Une atmosphère singulière
Début décembre, les organisateurs ont d'ailleurs détaillé les mesures envisagées, dont le port du masque et l'interdiction de crier pour les spectateurs, tandis que les athlètes seront régulièrement testés et verront leurs contacts limités. Mais des mesures sanitaires supplémentaires feraient grimper de trois milliards une addition déjà très lourde.
L'atmosphère des Jeux promet d'être singulière, alors que le plus gros rassemblement pacifique au monde n'est pas qu'un évènement sportif. Dernier point, et non des moindres, le bénéfice des Jeux en termes d’image pour le Japon. Celle d’une fête populaire, bruyante et colorée, est désormais très hypothétique vu le contexte. De quoi hanter les nuits des organisateurs.