Le PSG aurait sans doute aimé que son grand rendez-vous de la mi-avril, période généralement réservée aux demi-finales de la Ligue des champions, soit autre chose qu'un match au stade Michel-d'Ornano de Caen. Mais le Real Madrid est passé par là, éjectant sans ménagement les Parisiens de la scène européenne pour les ramener à de simples affaires domestiques. Depuis l'élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le PSG a conquis deux nouveaux titres, la Coupe de la Ligue, le 31 mars, et le Championnat de France, dimanche dernier, à chaque fois contre Monaco. Mercredi soir, c'est à Caen que le club de la capitale va tenter de s'approcher du dernier trophée en lice cette saison, la Coupe de France, avec un coup d'envoi prévu à 21 heures. Et avec l'excitation quand même chevillée au corps. On vous explique pourquoi.
- Parce qu'il y a un trophée à aller chercher
Sans manquer de respect aux Herbiers, qualifiés mardi soir aux dépens de Chambly lors de la première demi-finale (2-0), le déplacement à Caen semble être le dernier écueil d'importance sur la route d'un nouveau succès en Coupe de France pour le PSG. Ce serait la douzième de l'histoire du club (un record), mais aussi le quatrième de suite. Le PSG n'a en effet plus perdu en Coupe de France depuis le 22 janvier 2011 et la venue au Parc des Princes du Montpellier de Rolland Courbis (défaite 2-1).
Sur le papier, le Stade Malherbe n'a pas une tête de briseur de série. Il reste sur quatre défaites de rang en Ligue 1, avec un but inscrit seulement pour dix encaissés. Il n'a même pas eu le loisir de se rassurer face à Toulouse ce week-end puisque son match a été reporté en raison de la météo. Ces trois dernières années, le PSG a toujours gagné à D'Ornano, et n'a même pas encaissé de buts. Cette saison, il n'a affronté qu'une seule fois les Normands (le match retour Caen-PSG aura lieu lors de la dernière journée) et la victoire n'a été que de 3-1, l'un des rares matches que le PSG n'a pas gagné par trois buts d'écart ou plus. On n'ira pas jusqu'à dire que c'est là une raison de se méfier, mais vous savez, le match pas gagné d'avance, la magie de la Coupe, tout ça... Il faut bien que l'excitation ne soit pas seulement dans les rangs parisiens, mais aussi chez les (télé)spectateurs.
- Parce que le triplé reste une performance significative
Les mauvais coucheurs vous diront que les titres nationaux sont une simple formalité pour le PSG. Faux, Monaco l'a prouvé la saison dernière et les éliminations prématurées dans les Coupes nationales entre 2011 et 2014 itou. Un triplé, le PSG l'a déjà fait en 2015 et 2016. Il a l'occasion de le refaire une troisième fois cette année, une troisième fois en quatre ans, donc. Ce n'est pas rien. Et c'est surtout comme ça qu'il faut procéder quand on a l'ambition de devenir un grand club.
La Juventus Turin (vainqueur des trois dernières éditions de la Coupe d'Italie et finaliste encore cette année), le FC Barcelone (trois succès de rang en Copa del Rey et encore en finale lui aussi en 2018) ou encore le Bayern Munich (trois victoires sur les cinq dernières Coupes d'Allemagne et finaliste le mois prochain) ne procèdent pas d'une autre façon. Unai Emery l'a rappelé dimanche soir : "Je suis sûr que cette équipe va gagner (la Ligue des champions). C'est un projet très solide. Mais il faut de la patience. D'abord grandir en France, ensuite à l'extérieur." Grandir en France, cela signifie décrocher tous les titres possibles, contre tout le monde.
- Parce qu'une défaite jetterait un voile (supplémentaire) sur la saison
Dès le titre acquis face à Monaco, dimanche soir, le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, avait lâché : "La saison n'est pas encore finie." Son entraîneur (pour quelques semaines encore) Unai Emery avait ajouté : "Pour l'analyse de la saison, il faudra attendre un peu : il nous reste encore un titre à disputer." Ce titre est important pour le technicien espagnol, dont le départ du PSG ne fait presque plus aucun doute depuis l'élimination en Ligue des champions. Et si ces joueurs, qui semblent lui être fidèles (le capitaine Thiago Silva ou encore Marco Verratti lui ont apporté leur soutien au fil du week-end), veulent le remercier, ils doivent tout faire pour l'emmener au Stade de France et lui offrir un premier triplé national. Le technicien espagnol, qui devrait être remplacé selon toute vraisemblance par l'Allemand Thomas Tuchel (ex-Borussia Dortmund), ne veut pas être celui qui a échoué par deux fois en huitièmes de finale de la Ligue des champions, perdu le titre de champion de France ET la Coupe de France. Vous avouerez que cela ferait beaucoup.