Coupe du monde 2022 : pourquoi Jules Koundé a-t-il dû retirer son collier en pleine rencontre ?

Jules Koundé
Jules Koundé, défenseur au FC Barcelone, a indiqué avoir "oublié" de retirer son collier. © ANDREJ ISAKOVIC / AFP
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Mélanie Faure , modifié à
Victorieuse à l'issue de sa rencontre avec la Pologne en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football 2022, l'équipe de France a fait réagir en raison d'une séquence surréaliste. L'arbitre a interrompu la rencontre pour demander au défenseur des Bleus, Jules Koundé, de retirer son collier. Pourquoi ce coup de sifflet en plein match ?
DÉCRYPTAGE

L'équipe de France se concentre sur la victoire. Dimanche, les Bleus ont battu la Pologne (3-1) en huitièmes de finale de Coupe du monde de football au Qatar et se sont qualifiés pour les quarts. Toutefois, au cours de ce match, une image surréaliste a surpris les supporters : le défenseur des Bleus Jules Koundé sommé de retirer sa chaîne de son cou. Peut-il risquer une sanction ? Des bancs d'entraînement aux pelouses des matches officiels, les règles changent pour les joueurs de football professionnels - une règlementation à laquelle a dérogé l'équipe de France de football. Europe 1 fait le point.

Retour d'abord sur cette scène improbable. Le numéro 5 de l'équipe de Didier Deschamps porte une chaîne en or depuis le début de la rencontre. À la 42e minute, l'arbitre donne un coup de sifflet lors d'un arrêt de jeu : il interrompt la rencontre pour demander à Jules Koundé de retirer son collier. Ce dernier s'exécute immédiatement. La scène est surréaliste, rare dans le milieu du football. En effet, il est formellement interdit de porter des bijoux lors des matches. La loi numéro 4 du règlement du Jeu de la Fifa stipule les règles suivantes : "Un joueur ne doit pas utiliser d'équipement ou porter quoi que ce soit de dangereux. Tout type de bijou (colliers, bagues, bracelets, boucles d'oreille, rubans de cuir ou de caoutchouc, etc.) est interdit et doit être ôté".

Le port des tenues est très encadré

Par ailleurs, le texte souligne que "les joueurs doivent être inspectés avant le début du match, et les remplaçants avant d’entrer en jeu". Un examen minutieux qui rend (généralement) impossible pour les joueurs de passer entre les mailles du filet. Elle précise le protocole à suivre pour l'arbitre en cas de non-respect des règles : "Si un joueur porte ou utilise un article ou un bijou non autorisé ou dangereux, l’arbitre doit ordonner au joueur : d’ôter l’article ; de quitter le terrain au prochain arrêt de jeu s’il ne peut pas ou ne veut pas s’exécuter. Un joueur refusant d’obtempérer ou remettant l’article doit être averti." Un avertissement, qui pourrait se solder par des sanctions.

Le courroux du sélectionneur Didier Deschamps

Le faux-pas de Jules Koundé n'a pas empêché le joueur de célébrer la victoire des Bleus. "Direction les 1/4", a écrit le joueur de 24 ans sur Twitter au terme de la rencontre contre la Pologne. En zone mixte, le défenseur se justifiait sur le port de ce collier. "J’ai oublié", a-t-il assuré. "Ça ne m’arrive jamais, mais cette fois j’ai oublié. L’arbitre m’a seulement dit de l’enlever, mais rien de plus." Si certains ont interpellé le défenseur du FC Barcelone après cette séquence, d'autres se sont toutefois amusés de la situation : on peut désormais admirer sur Twitter plusieurs montages photo de Jules Koundé casquette sur la tête et écouteurs sans fil dans les oreilles. 

Mais on ne peut pas en dire autant du sélectionneur des Bleus. La victoire n'a pas suffi à estomper le courroux de Didier Deschamps. En conférence de presse, le champion du monde 1998 a fustigé l'attitude de son défenseur. "Je lui ai dit d’ailleurs 'Tu as de la chance que je ne sois pas en face de toi, sinon...". L’arbitre nous avait averti [...] les joueurs n’ont pas le droit de porter bracelet ou collier. Ils ne vont pas non plus jouer avec une montre ou des lunettes de soleil. Ce n’est pas autorisé."

Certains ont remarqué des inscriptions multicolores sur le collier de Jules Koundé. Est-ce le drapeau du Bénin, pays d'où il tient ses origines ? De la communauté LGBT ? Les théories sont nombreuses, mais Didier Deschamps ne "connait pas la signification". "Je ne sais pas ce qu’il a à son collier, je sais que Jules; c’est un peu une superstition, il l’a à l’entraînement", a-t-il encore raconté, admettant qu'il s'agit d'une faute collective.