Il fallait respecter "le temps du deuil" après l'élimination en quarts de finale du Mondial-2023, a assuré le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié, mercredi, pour sa première prise de parole depuis la défaite face aux Springboks le 15 octobre. "Pour nous, c'était le temps du deuil. C'est une énorme déception après quatre ans de travail acharné, quatre ans de travail réussi avec 80% de victoires et tous ces records... Notre objectif, c'était d'être champions du monde", a expliqué Galthié avant de parler d'une "cicatrice qui reste à vie".
"La déception est énorme"
Favoris de la Coupe du monde à domicile, les Bleus ont chuté dès les quarts de finale face à l'Afrique du Sud (29-28). Les Boks ont ensuite remporté la compétition pour la quatrième fois, en battant également au forceps la Nouvelle-Zélande (12-11) en finale après avoir péniblement dominé l'Angleterre (16-15) en demie. "Sur le plan tactique et stratégique, si c'était à refaire, je referais la même chose", a martelé Galthié, qui s'exprimait plus de trois semaines après la défaite.
>> LIRE AUSSI - Coupe du monde de rugby 2023 : un bilan très positif pour les hôtels et les restaurants
"Le seul objectif que nous voulions atteindre, c'était d'être champions du monde. Il n'y en avait pas d'autre. La déception aurait été la même si on avait perdu en demi-finale d'un point. La déception aurait été la même si on avait perdu en finale d'un point. La différence est qu'on aurait vécu une semaine en plus. La différence elle est énorme parce qu'on voulait vivre ces moments pour lesquels on travaille depuis quatre ans. Donc, la déception est énorme", a-t-il répété, visage marqué.
Après cette sortie de route précoce, les Bleus ont disposé de quelques semaines de vacances avant de retrouver leurs clubs et le Top 14. Certains, comme le talonneur de Toulouse Peato Mauvaka ou le troisième ligne de Toulon Charles Ollivon ont même rejoué. D'autres, à l'image du troisième ligne de La Rochelle Grégory Alldritt vont connaître une coupure plus longue. Le XV de France, qui a réussi le Grand Chelem en 2022, ouvrira le prochain Tournoi des six nations le 2 février à Marseille, face à l'Irlande.
"Exigence"
Fabien Galthié et le XV de France ont un peu plus de deux mois pour passer à autre chose avant la prochaine échéance: un choc de revanchards face à l'Irlande, le 2 février à Marseille, dans le Tournoi des six nations 2024. Après les retraites internationales du pilier Uini Atonio ou du deuxième ligne Romain Taofifenua, de nouveaux visages sont attendus, portés par la génération des champions du monde U20 (Tuilagi, Jauneau, Gazzotti...) et la naturalisation du colossal deuxième ligne australien de Toulouse Emmanuel Meafou (2,03 m pour 145 kg).
>> LIRE AUSSI - Coupe du monde de rugby : les Bleus peinent à digérer leur défaite contre l'Afrique du Sud
Le staff, lui aussi, sera renouvelé puisque l'entraîneur de l'attaque Laurent Labit et celui de la touche Karim Ghezal sont partis au Stade français tandis que le directeur de la performance Thibault Giroud a rejoint Bordeaux-Bègles. Ils seront respectivement remplacés par Patrick Arlettaz, venu de Perpignan, Laurent Sempéré, en provenance du Stade français, et Nicolas Jeanjean (promotion interne).
"La leçon à retenir de cette expérience, c'est qu'il n'y a pas de limite à l'exigence. Il n'y a pas de limite à l'exigence pour les joueurs de rugby français et pour avoir l'équipe de France la plus forte possible. Soyons exigeants collectivement, soyons exigeants individuellement, essayons de monter tous encore d'un cran notre niveau. Et c'est à ce prix qu'on sera encore plus performant."