La lutte annoncée entre les deux meilleurs ennemis de l'hémisphère sud a bien eu lieu. La Nouvelle-Zélande s'est qualifiée pour la finale de la Coupe du Monde de rugby, samedi soir, après une victoire acquise à l'arrachée contre de valeureux Sud-Africains (20-18). Sous la pluie de Twickenham, le sort a récompensé l'équipe la plus joueuse, au détriment du courage et du cœur des Springboks. Malgré de nombreuses pénalités sifflées contre eux, les Néo-Zélandais ont inscrit deux essais pour terrasser l'Afrique du Sud. Les All Blacks, tenants du titre, défendront leur couronne dans une semaine, à nouveau dans la mythique enceinte de Twickenham.
Deux essais à zéro. L'opposition de style entre le jeu de possession et de vitesse des Néo-Zélandais et la rigueur défensive et la puissance des Sud-Africains a accouché d'un choc au sommet. Dès le début de la rencontre, le troisième-ligne Kaino, trouvé en bout de ligne, a inscrit le premier essai des All Blacks (6e, 7-3). Les partenaires de Dan Carter ont alors multiplié les temps de jeu, sans parvenir à abattre définitivement le mur des Boks. Il aura fallu un deuxième essai, signé Barrett, après un enchaînement au près conclu au large, pour que les Néo-Zélandais construisent un succès mérité (52e, 17-12).
Des fautes à gogo. Mais les All Blacks ont joué avec le feu durant toute la partie. Ou, plus exactement, avec les nerfs de leur staff. Les champions du monde en titre ont étalé une indiscipline étonnante, concédant près de deux fois plus de pénalités que leurs adversaires. La botte de l'ouvreur des Boks, Pollard (6 pénalités réussies), a alors permis d'étirer jusqu'au bout le suspense de cette demi-finale étouffante. Mais, même épuisés par le va-tout des Boks dans les dix dernières minutes, les Néo-Zélandais ont résisté aux ultimes assauts de leurs adversaires.
Les Blacks pour l'histoire. Les Sud-Africains pourront longtemps regretter de ne pas avoir su profiter de leur supériorité numérique (carton jaune de Kaino, 39e) et la discrétion de leur ailier star, Bryan Habana. Mais ce sont bien Julian Savea et ses partenaires qui fouleront à nouveau la pelouse de Twickenham, dans une semaine. Les Néo-Zélandais auront l'occasion de devenir la première équipe à conserver son titre, face à l'Australie ou face à l'Argentine. Pour les All Blacks, le paradis n'est plus qu'à quatre vingt minutes.